Les châtiments corporels envers les enfants
Interrogé par la Commission royale d’Australie, Geoffrey Jackson, dirigeant des Témoins de Jéhovah et membre du Collège Central, a déclaré que la Watchtower n’approuvait pas les châtiments corporels, c’est-à-dire les punitions physiques telles que la fessée donnée à un enfant. Cette position était surprenante à la lumière des citations de la Watchtower qui affirment le contraire.
Quiconque a été élevé en tant que témoin de Jéhovah a enduré des coups ou a vu et entendu des enfants être emmenés dans l’arrière-salle de la Salle du Royaume pour y être punis. Je me souviens du conducteur de la Tour de Garde de la congrégation de Hobart Central qui est descendu de l’estrade et a frappé sa fille devant toute la congrégation. La Watchtower plaisante sur le fait que les enfants prient pour obtenir de l’aide lorsqu’ils sont emmenés dans l’arrière-salle pour être punis.
La Watchtower a toujours préconisé les châtiments corporels, affirmant que la fessée est pour le bien de l’enfant.
Des parents manifestent un réel amour pour leur enfant s’ils font tout ce qu’ils peuvent pour le corriger, en recourant même parfois à la fessée.
La Tour de garde du 1ᵉʳ janvier 1974 – Page 13
Une fessée peut être salutaire pour un enfant, car la Parole de Dieu déclare : « Ne retiens pas la discipline loin du garçon.Si tu le frappes avec la baguette il ne mourra pas. Tu dois le frapper toi-même avec la baguette, pour délivrer son âme du Schéol [la tombe]. » Elle dit aussi : « La sottise est liée au cœur du garçon ; la baguette de la discipline, voilà ce qui l’éloignera de lui. » (Proverbes 23:13, 14; 22:15). Si les parents se soucient sincèrement de la vie de leurs enfants, ils ne leur épargneront pas la discipline par faiblesse ou par négligence. L’amour les poussera à agir, avec sagesse et équité chaque fois que ce sera nécessaire.
Comment s’assurer une vie de famille heureuse – 1979 – Page 132
La Bible indique clairement que la discipline signifie donner un bon enseignement et un bon exemple. Mais cela exclut-il la fessée ? Non, car Proverbes 23:13 dit, « Ne retiens pas la discipline loin du garçon. Si tu le frappes avec la baguette (ou avec la main), il ne mourra pas. »
La Tour de garde du 15 août 1979 – Page 30
Le laxisme engendre chez les jeunes l’insécurité et la délinquance… Cependant « la baguette et la réprimande » sont tous les deux nécessaires.
La tour de garde du 1ᵉʳ novembre 1986 – Page 22
Bien que cette position soit toujours d’actualité, les citations suivantes montrent que la formulation de la Watchtower sur le sujet est devenue de plus en plus prudente depuis les années 1990, conformément aux pays qui limitent légalement la violence physique à l’encontre des enfants.
Les conseils bibliques sur les châtiments corporels
La Bible encourage à discipliner les enfants physiquement avec un bâton. Proverbes 13:24 est l’Écriture à laquelle se réfère la Commission royale.
Celui qui retient son bâton a de la haine pour son fils, mais celui qui aime son fils veille à le corriger.
Proverbes 13:24
La Traduction du Monde Nouveau en pied de page indique :
Ou « discipline », « punition ».
Les Proverbes complètent le sujet.
Le bâton et le reproche donnent la sagesse, mais un enfant qu’on laisse agir sans frein fait honte à sa mère.
Proverbes 29:15
La bêtise s’attache au cœur d’un garçon, mais le bâton de la correction l’éloignera de lui.
Proverbes 22:15
Ne te retiens pas de corriger un garçon. Si tu le frappes avec un bâton, il ne mourra pas. Frappe-le avec un bâton pour le préserver de la Tombe.
Proverbes 23:13-14
Ces passages décrivent spécifiquement les châtiments corporels, comme l’affirmation selon laquelle si l’on frappe avec le bâton, « il ne mourra pas ».
La Concordance Strong définit le mot « bâton » (H7626 shebet) comme « verge, bâton, branche, rejeton, crosse, sceptre, tribu ».
D’autres passages montrent que ce mot fait référence à un bâton littéral, comme dans Exode 21:20.
Si un homme frappe son esclave (homme ou femme) avec un bâton [H7626] et que l’esclave meure sous ses coups, il doit être vengé.
Exode 21:20
Le livre Étude perspicace des Écritures révèle que le Comité de rédaction de la Watchtower accepte que le sens originel comprenne l’utilisation physique d’un bâton.
L’autorité des parents. Le « bâton » sert aussi à symboliser l’autorité des parents sur leurs enfants. Le livre des Proverbes parle fréquemment de cette autorité, et ce mot symbolise toutes les formes de discipline employées par les parents, y compris le bâton proprement dit pour donner une correction. Les parents ont effectivement devant Dieu la responsabilité de recourir à ce bâton, en se faisant obéir de leurs enfants. S’ils ne le font pas, ils attireront la ruine et la mort sur leurs enfants, mais aussi la honte et la désapprobation de Dieu sur eux-mêmes (Pr 10: 1 ; 15:20 ; 17:25 ; 19: 13). » La sottise est attachée au cœur d’un garçon ; le bâton de la discipline, voilà ce qui l’éloignera de lui. » « Ne refuse pas la discipline au garçon. Si tu le frappes avec le bâton, il ne mourra pas. Toi donc, tu dois le frapper avec le bâton, pour délivrer son âme du shéol. » (Pr 22:15 ; 23: 13, 14). Oui, » celui qui retient son bâton a de la haine pour son fils, mais celui qui l’aime le cherche vraiment avec discipline « . – Pr 13:24 ; 19: 18 ; 29: 15 ; 1S 2:27-36.
1997 Étude perspicace des Écritures – Vol 1 – Page 279
Les articles de la Watchtower encouragent la discipline physique des enfants, souvent en précisant que la punition physique devrait être accompagnée d’autres formes de discipline.
Les enfants étant différents, on ne les disciplinera pas tous de la même manière. Il faut tenir compte du tempérament et de l’état d’esprit de chacun. Si un enfant est très sensible, une punition corporelle, comme une fessée, ne sera pas toujours nécessaire. Pour un autre, une telle correction ne sert absolument à rien. D’autre part, un enfant peut ressembler au serviteur dont il est question en Proverbes 29:19 et qui « ne se laissera pas corriger par de simples paroles, car il comprend, mais il ne tient pas compte ». Dans ce cas, il aura besoin d’un châtiment corporel… Avec les jeunes enfants, on peut parfois obtenir de meilleurs résultats que par une fessée en les privant temporairement de la compagnie du reste de la famille.
Comment s’assurer une vie de famille heureuse – 1979 – Pages 142 à 144
La discipline dont il est question ici ne désigne pas simplement les châtiments corporels, lesquels sont parfois nécessaires.
La Tour de garde du 15 juillet 1979 – Page 4
Aussi étrange que cela puisse paraître au premier abord, les enfants peuvent également se rendre coupables d’abus de pouvoir. Comment cela? En jouant sur l’affection que leurs parents leur portent pour les amener à agir contrairement à ce qu’ils ont décidé. Ainsi, un enfant qui sait qu’il mérite la fessée se mettra peut-être à pleurer si fort que sa mère sera incapable de lui administrer la correction.
La Tour de garde du 15 août 1986 – Page 17
Il peut arriver qu’il faille donner la fessée à un enfant pour le discipliner, mais ce n’est pas souvent le cas.
La Tour de Garde du 1er octobre 1987 – Page 17
Symbole de l’autorité, l’usage du bâton peut revêtir la forme d’une fessée, mais ce n’est pas la règle. Chaque enfant est différent, et il y a de multiples façons de mal se conduire ; aussi convient-il d’administrer une discipline adaptée.
Réveillez-vous ! du 22 septembre 1991 – Page 7
Citations plus récentes
Un article de la Tour de Garde de 2014 sur la discipline évite les passages des Proverbes relatifs au bâton.
Discipliner signifie avant tout enseigner, éduquer et reprendre. Cela n’implique jamais de mauvais traitements ni de la cruauté.
La Tour de Garde du 1ᵉʳ juillet 2014 – Page 10
Ironiquement, l’article poursuit en citant Malaki 3:6 à la page 12, « Je suis Jéhovah ; je n’ai pas changé », dans un article qui évite de mentionner la Bible, utilisée pour promouvoir la lapidation d’enfants (voir Deutéronome 21:18-21), et les battre à coups de bâton.
Alors que des articles tels que celui de 1974 (Réveillez-vous !) demandent expressément aux parents de battre leurs enfants, des citations datant des années 1990 mettent l’accent sur le « bâton de la discipline », qui signifie l’autorité et l’orientation.
Le bâton et le blâme, voilà ce qui donne la sagesse ; mais un garçon laissé à lui-même fera honte à sa mère. (Proverbes 29:15). Certains n’aiment pas le mot « bâton ». Ils y voient une forme de violence. À tort. Le mot hébreu traduit par « bâton » désignait un bâton comme celui qu’un berger utilisait pour guider et non agresser ses brebis. Le bâton représente donc la discipline.
Réveillez-vous ! Du 8 août 1997 – Page 10
En outre, « le bâton et le blâme, voilà ce qui donne la sagesse ; mais un garçon laissé à lui-même fera honte à sa mère. « Le bâton » désigne ici l’autorité que ses parents doivent exercer avec amour pour empêcher les enfants de s’égarer. Exercer cette autorité n’est en aucune façon molester l’enfant. D’où cette recommandation : « Pères, n’exaspérez pas vos enfants, pour qu’ils ne se découragent pas. »
Une vie pleinement satisfaisante : Comment ? – 2001 – Page 5
Le bâton est décrit comme un bâton de berger utilisé pour guider des moutons. Bien qu’il s’agisse désormais d’une application figurée et que l’utilisation d’un bâton physique soit passé sous silence, la fessée n’est toujours pas exclue. Les passages faisant référence au « bâton » continuent de faire allusion à l’utilisation de la punition physique.
Dans ce contexte, le bâton de la discipline symbolise une forme de correction, quelle qu’elle soit.
La Tour de Garde du 1ᵉʳ avril 2008 – Page 14
Ce que disent les SPÉCIALISTES… Ce que dit la BIBLE …le docteur Benjamin Spock disait : « Le fait de donner la fessée à un enfant lui enseigne que lorsqu’on est grand et fort on peut faire ce qu’on veut, qu’on ait raison ou pas. » À propos de la discipline, la Bible déclare: « Le bâton et le blâme, voilà ce qui donne la sagesse. » (Proverbes 29:15). Cela étant, les enfants n’ont pas tous besoin d’être corrigés de cette façon.
La Tour de Garde du 1er novembre 2007 – Page 5
Un bâton est un symbole d’autorité. En Proverbes 13:24, il s’agit de l’autorité parentale. Le « bâton » dont il est question ici ne correspond pas nécessairement â la fessée ; il symbolise le moyen de correction, quel qu’il soit. Parfois, une simple réprimande formulée en termes mesurés suffira à corriger le comportement inconvenant d’un enfant, alors qu’un autre aura peut-être besoin d’une réprimande plus sévère. »
La Tour de Garde du 15 juillet 2004 – Page 31
Dans la Bible, le mot « discipline » a souvent pour sens « education, formation, instruction ». Les enfants ont besoin de la discipline ; des lignes de conduite précises, des limites clairement définies sont indispensables à leur épanouissement. Cette discipline synonyme d’instruction est une marque d’amour (Proverbes 13:24). Par conséquent, « le bâton de la discipline « exclut toute forme de maltraitance, aussi bien physique qu’affective (Proverbes 22:15 ; 29:15). Une discipline inflexible, dénuée d’amour, confine à l’abus d’autorité parentale ; elle risque de briser l’enfant psychologiquement.
Approchez-vous de Jéhovah – 2002 – Pages 100 à 101
Mais l’autorité parentale, le « bâton de la discipline », comme dit la Bible, ne doit jamais être trop sévère (Proverbes 22:15 ; 29:15). La Bible met les parents en garde « N’exaspérez pas vos enfants (par une sévérité excessive), évitez de leur faire perdre courage. (Colossiens 3;21, Philippiens) Elle reconnaît par ailleurs que la correction physique n’est généralenent pas la meilleure façon d’instruire.
Un livre pour tous – 1997 – Page 24
Transcription de la Commission Royale d’Australie
Sachant qu’au cours de la dernière décennie, la Watchtower a continué à suggérer que le bâton de la discipline comprenait le châtiment physique, la transcription de la Commission royale est révélatrice, car Geoffrey Jackson ment au sujet de l’enseignement de la Watchtower sur le châtiment corporel.
Q. Qu’est-ce que la « discipline de Jéhovah » ?
R. Monsieur le juge, dans la langue originale, discipline, indique un processus d’enseignement, d’éducation, de formation d’un disciple.
Q. Eh bien, à partir de cette référence aux Éphésiens, votre Bible nous ramène au chapitre 13 des Proverbes, au verset 24 ?
R. Proverbes 13:24. Oui.
Q. Et la citation exacte est la suivante : « Celui qui retient son bâton a de la haine pour son fils, mais celui qui aime son fils veille à le corriger. Qu’est-ce que cela signifie ?
R. Monsieur le juge, vous remarquerez qu’il y a un astérisque sur le terme « bâton », et que vous voyez la note de bas de page.
Q. Oui.
R. « Discipline ou punition ». Ainsi, dans l’application de ce texte, le terme « bâton » est utilisé comme un symbole ou une métaphore pour indiquer le pouvoir d’infliger une punition. Par exemple, dans un contexte moderne, mon père pourrait me dire que je ne vais pas au cinéma parce que j’ai enfreint certaines règles de la maison.
Q. Il ne s’agit donc pas d’infliger des châtiments corporels ?
R. Il ne s’agit absolument pas d’infliger des châtiments corporels.
Q. Cela aurait été le cas lors de la première rédaction, n’est-ce pas ?
R. La façon dont les gens l’ont appliquée à l’époque, à ce moment-là, est bien sûr sujette à caution.
Q. Ce que vous me dites, si je comprends bien, c’est que votre religion, votre église, est prête à interpréter la Bible en tenant compte des attitudes et des normes sociales contemporaines, n’est-ce pas ?
R. Il est évident, Monsieur le juge, que nous devons prendre cela en considération, mais la première responsabilité que nous avons est de penser à ce que Jéhovah Dieu veut dire par là, et nous regardons d’autres écritures. L’un des problèmes que rencontrent de nombreuses personnes lorsqu’elles lisent la Bible est qu’elles prennent un verset et en déduisent qu’il signifie quelque chose en dehors de son contexte ou en référence à d’autres Écritures. Pour notre compréhension, Jéhovah a dit que les enfants doivent être élevés dans un environnement aimant. Jésus a été élevé dans un tel environnement.
La transcription complète au format PDF peut être téléchargée sur childabuseroyalcommission.gov.au. (voir aussi copie PDF et traduction automatique en français).
Cette réponse était plus qu’évasive, c’était une représentation malhonnête de la position de la Watchtower sur les châtiments corporels. L’ironie de cet échange est que Geoffrey Jackson avait précédemment critiqué la Commission Royale comme étant laïque, et donc incapable d’interpréter correctement la Bible.
R. C’est l’une des difficultés que nous rencontrons lorsqu’une Commission laïque tente d’analyser un sujet religieux.
Pourtant, dans cet échange sur le sens originel du mot « bâton », Geoffrey Jackson a tenté d’imposer un sens moderne et séculier au passage de Proverbes 13:24. Après avoir accusé la Commission royale de sortir les Écritures de leur contexte, c’est exactement ce qu’il a fait dans son témoignage concernant le bâton. Le ton sarcastique n’a pas échappé à la Commission royale.
La Watchtower est confrontée au fait que la Bible soutient clairement les châtiments corporels infligés aux enfants. En fait, l’Ancien Testament va jusqu’à dire que si un enfant est « têtu et rebelle », les parents doivent le lapider à mort, l’une des manières les plus barbares de mourir.
Si un homme a un fils obstiné et rebelle, qui n’obéit ni à son père ni à sa mère, et si son père et sa mère ont essayé de le corriger, mais qu’il ne veuille pas les écouter, son père et sa mère le prendront, l’amèneront aux anciens à la porte de sa ville et diront aux anciens de sa ville : “Notre fils est obstiné et rebelle ; il ne veut pas nous obéir. C’est un glouton et un ivrogne.” Alors, tous les hommes de sa ville le lapideront. Tu devras ainsi enlever du milieu de toi ce qui est mauvais, et tout Israël l’apprendra et aura peur.
Deutéronome 21:18-21
Celui qui frappe son père ou sa mère doit être mis à mort…Celui qui maudit son père ou sa mère doit être mis à mort.
Exode 21:15,17
Quiconque frappait son père ou sa mère, ou appelait le mal sur ses parents, était mis à mort. Cette mesure très sévère avait pour but d’amener la nation à faire disparaître ce qui était mauvais du milieu d’elle, et ainsi « tout Israël entendrait et prendrait vraiment peur ». De la sorte, toute tendance à la délinquance chez la jeunesse ou au mépris de l’autorité parentale serait fortement refrénée par la punition qui attendait ce genre de coupables.
1997 – Etude perspicace des Ecritures Vol.1 – Page 762
Durant l’enquête de la Commission royale, le juge McClellan a fait remarquer le point suivant très pertinent : la Watchtower choisit d’adapter ces réprimandes à la lumière des normes modernes. Il a donc posé la question suivante: Pourquoi la Watchtower s’obstine à maintenir une interprétation stricte (ou littérale) de la règle des « deux témoins », alors qu’en pratique, elle met en danger la sécurité de milliers d’enfants Témoins de Jéhovah ? (Les Témoins de Jéhovah appliquent la règle controversée des « deux témoins » pour déterminer un cas de pédophilie lors d’une enquête interne.)
À la lumière des citations contenues dans cet article, Geoffrey Jackson ne représentait pas fidèlement la position de la Watchtower. La raison de sa réponse était probablement d’éviter tout risque juridique. À l’époque de la commission royale, la légalité des châtiments corporels était en cours d’examen en Australie. Bien qu’il soit légal de donner une fessée à la maison en Australie, une force déraisonnable peut constituer une agression. Si frapper avec la main ouverte reste acceptable dans l’esprit de nombreux parents, l’utilisation d’un instrument ou d’une « baguette » ne l’est généralement pas. Les châtiments corporels sont désormais illégaux dans un certain nombre de pays. La Suède a été le premier pays à interdire cette pratique en 1979, le nombre total de pays étant passé à 4 en 1990, à 11 en 2000 et à 47 en 2015. (voir Wikipedia: Les châtiments corporels à la maison).
La violence engendre la violence
La Watchtower attribue l’augmentation de la délinquance infantile à la recommandation des autorités contre la discipline physique.
Les autorités de ce monde en matière d’éducation disent fréquemment: « Non, l’enfant ne doit jamais être battu. Ces mesures sévères transformeraient ses inclinations naturelles et développeraient en lui un sentiment de frustration. » Dans un éditorial du New York Times du 5 avril 1972, on pouvait lire: « L’adage: « ‘Qui aime bien châtie bien’, a la vie dure et recueille toujours l’assentiment de ceux qui se font eux-mêmes les défenseurs des ‘vieilles vertus’. Il est difficile de comprendre pourquoi l’administration d’une punition préméditée et douloureuse par une personne plus grande et plus forte n’inculque rien d’autre que cette conviction: c’est la force qui l’emporte. » Mais ce point de vue est-il exact? Est-ce une erreur que d’infliger une punition physique à un enfant dans le but de corriger sa mauvaise conduite? Il n’y a pas d’autorité plus grande que Dieu, qui est le Créateur de l’homme. Sa Parole est très claire à ce sujet. Elle dit: « N’épargne pas la correction à l’enfant; si tu le frappes de la verge, il ne mourra point. En le frappant de la verge tu délivres son âme du séjour des morts. » (Prov. 3:13, 14). La vie de l’enfant est en jeu. Si on le laisse continuer dans une mauvaise voie, elle le conduira au malheur et finalement à la mort, dans la défaveur divine. C’est pourquoi la Bible déclare: « Celui qui ménage sa verge hait son fils, mais celui qui l’aime cherche à le corriger. » (Prov. 13:24). Des parents manifestent un réel amour pour leur enfant s’ils font tout ce qu’ils peuvent pour le corriger, en recourant même parfois à la fessée. C’est la méthode utilisée par Dieu. L’Ecriture dit en effet: « Car Jéhovah discipline celui qu’il aime; en fait, il fouette quiconque il reçoit comme fils. »— Héb. 12:5, 6….
Le rejet par le monde de cette discipline est dans une large mesure responsable de l’énorme accroissement de la délinquance juvénile, des difficultés qui en résultent et de la honte qu’elle fait rejaillir sur les parents. — Prov. 29:15.
La Tour de Garde du 1er janvier 1974 – Pages 13 et 14
Ma mère avait l’habitude de me discipliner avec « la cuillère en bois », soit sur ma main, soit sur mes fesses, et elle en a cassé un certain nombre au passage. On me disait que c’était par amour, que cela lui faisait plus de mal qu’à moi, et que j’avais de la chance que ma discipline soit douce, car d’autres enfants recevaient des coups de ceinture. Elle faisait référence au Dr Benjamin Spock qui s’était rétracté de ses opinions contre la fessée et admettait être responsable d’une génération de délinquants. Je n’ai pas réalisé à l’époque que les opinions de ma mère n’étaient que le reflet de ceux la Watchtower.
Mais le docteur Benjamin Spock, qui fut lui même promoteur de l’éducation laxiste des enfants, a reconnu plus tard que c’était une erreur.
Réveillez-vous! du 8 mars 1982 – Page 15
Mais, comme le docteur Spock, cet autre apôtre du droit à la libre expression de la personnalité, H. Nestius s’est aperçu trop tard qu’il avait fourvoyé toute une génération.
La Tour de Garde du 15 mai 1982 – Page 15
Le docteur Benjamin Spock, auteur du livre L’éducation des enfants (angl.), a même reconnu qu’il avait une part de responsabilité
La Tour de Garde du 1er octobre 1987 – Page 16
dans le manque de fermeté des parents et dans la délinquance qui en résulte. Les responsables, dit-il, sont « les psychiatres et psychologues pour enfants, les enseignants, les aides sociaux et les pédiatres comme moi ».
Pour toute une génération d’Occidentaux, le docteur Benjamin Spock a été le conseiller le plus éminent pour ce qui est de l’éducation des enfants, Il a ensuite reconnu qu’il était dans l’erreur. Il est plus sage d’avoir Dieu pour « demeure ».
La Tour de Garde du 1er mars 1993 – Page 32
Ces commentaires de la Watchtower étaient basés sur une citation erronée et le Dr Spock nie avoir fait de telles affirmations. Le Dr Spock n’a pas renié son point de vue sur la discipline. Il s’en est tenu à son travail initial, à savoir que la discipline doit être directe et cohérente, mais tempérée par un environnement aimant qui encourage l’expression de soi. L’idée d’exprimer physiquement l’amour était un point de vue révolutionnaire lorsque son livre a été publié en 1946, et reste un conseil de grande valeur aujourd’hui.
Le Dr Spock a déclaré que le Dr Peale, M. Agnew et d’autres critiques avaient déformé ce qu’il avait écrit. « Je ne voulais pas encourager la permissivité, mais plutôt relâcher la rigidité », a-t-il fait remarquer un jour. « De temps en temps, quelqu’un me disait : « Il y a un enfant parfaitement horrible dans le quartier dont la mère dit à tout le monde qu’il a été élevé entièrement par votre livre ». Mais mes propres enfants ont été élevés de manière stricte, en étant polis et attentionnés. Je suppose que les gens ont lu dans le livre ce qu’ils voulaient.
NY Times – 1998
Le Dr Spock a répliqué en défendant sa méthodologie – il n’y a pas, a-t-il dit, de gratification instantanée préconisée dans ses livres. Il avait demandé aux parents d’exprimer leur amour pour leurs enfants tout en leur imposant une « discipline claire et ferme », et non en remplaçant la discipline par de l’amour.
legacy.com / 2013
Les enfants ont besoin de l’attention affectueuse de leurs parents ou des personnes qui s’occupent d’eux, ce qui inclut l’éducation et la discipline. Une discipline efficace prend de nombreuses formes, et pour la mettre en œuvre de manière à fournir des conseils éclairés, il faut réfléchir et comprendre chaque enfant. La discipline peut être divisée en cinq catégories principales – Voir 5 différents types de discipline pour les enfants (archives de verywellfamily.org)
- Discipline positive – Éloges et encouragements
- Discipline douce – Réorientation
- Discipline fondée sur les limites – Fixer des limites et des règles claires
- Modification du comportement – Féliciter et récompenser les bons comportements, ignorer ou imposer des conséquences négatives en cas de mauvais comportement.
- Accompagnement des émotions – Apprendre aux enfants à comprendre et à exprimer leurs émotions.
La violence comme moyen de discipline est paresseuse et souvent réactionnaire. Il existe un nombre impressionnant de preuves montrant que les châtiments corporels ont un effet néfaste sur l’éducation des enfants. L’une des méta-analyses réalisées par Elizabeth Thompson Gershoff, PhD, a examiné 88 études couvrant une période de 62 ans.
Longtemps considérée comme un moyen efficace, voire nécessaire, de socialiser les enfants, la punition physique s’est révélée être un facteur prédictif d’un large éventail de conséquences négatives sur le développement. Le degré d’accord dans la littérature de recherche sur cette question est inhabituel dans les sciences sociales. Les châtiments corporels sont associés à une augmentation de l’agressivité des enfants, à un comportement antisocial, à des résultats intellectuels inférieurs, à une moins bonne qualité des relations parents-enfants, à des problèmes de santé mentale (tels que la dépression) et à une moins bonne intériorisation de la morale. Les données relatives à la question de savoir si les châtiments corporels entraînent un respect des règles à court terme sont mitigées, certaines études montrant qu’ils sont efficaces à cet égard, d’autres non. Il est toutefois possible d’obtenir un respect à court terme tout aussi efficace sans recourir aux châtiments corporels.
Le châtiment physique ou corporel est l’utilisation de la force pour provoquer une douleur, mais pas une blessure, à des fins de correction ou de contrôle (Straus et Stewart 1999). Bien que les chercheurs tentent de faire la distinction entre les châtiments physiques et les abus, il est très difficile de le faire et il n’y a pas d’accord général sur la ligne de démarcation entre les châtiments physiques et les abus physiques ».
The State of Research on the Effects of Physical Punishment Anne B. Smith msd.govt.nz
C’est ce que confirme une étude portant sur 216 000 familles, publiée en 2021.
La recherche n’a cessé de montrer que la fessée entraîne des conséquences négatives pour les enfants, telles que l’agressivité et la distraction, quel que soit le contexte dans lequel les enfants sont disciplinés, y compris le pays, la race et l’appartenance ethnique, et le quartier. … Dans cette nouvelle étude, des chercheurs des campus d’Ann Arbor et de Flint de l’U-M ont analysé les différentes formes de punition associées aux comportements des enfants dans un échantillon global de près de 216 000 familles de 62 pays. … [la fessée] a entraîné une augmentation de l’agressivité et de la distraction ».
Expliquer à son enfant pourquoi son comportement est répréhensible n’est pas toujours efficace – 29 janvier 2021
Les chercheurs ont fourni les conseils suivants en matière de discipline.
Il est plus probable que les investissements à long terme que les parents font pour leurs enfants, comme passer du temps avec eux, leur faire savoir qu’ils sont aimés et les écouter, aient des effets plus positifs que la discipline non violente. Cette question doit encore faire l’objet de recherches approfondies dans un contexte mondial ». … Quelle est donc la meilleure façon de discipliner un enfant ? Grogan-Kaylor suggère de lui fournir une structure, de garder les lignes de communication ouvertes et de lui retirer ses privilèges en fonction de son développement.
Expliquer à son enfant pourquoi son comportement est répréhensible n’est pas toujours efficace – 29 janvier 2021
Certains pensent que frapper un enfant est nécessaire pour lui apprendre le respect et que les enfants qui ne sont pas frappés deviennent des délinquants.
Il s’agit là d’un sophisme qui consiste à confondre causalité et corrélation. L’éducation permissive peut conduire à la délinquance, non pas en raison d’un manque de violence, mais plutôt d’un manque général d’attention affectueuse et de discipline sous ses nombreuses formes acceptables.
Les gens considèrent qu’il est tout à fait inacceptable qu’un employeur au travail frappe ses employés adultes, que ce soit avec la main ouverte ou avec un instrument, afin de punir un acte répréhensible. Je ne comprends pas que beaucoup de ces mêmes personnes jugent acceptable de s’en prendre de la même manière à un petit enfant sans défense, en qualifiant cela de discipline. Par exemple, un directeur a été critiqué dans le monde entier pour avoir donné la fessée à des employés peu performants à l’aide d’une lanière de cuir. (Un directeur de banque chinois dans de beaux draps pour avoir donné des fessées à des employés sous-performants – 2016)
Certains parents admettent que frapper un adulte est une agression, mais sont convaincus que frapper un enfant est un élément important de la formation. À partir de quel âge la violence devient-elle acceptable ou répréhensible ? Pour ceux qui pensent qu’un coup au visage d’un enfant est parfois nécessaire, à quel âge décident-ils de ne plus donner cette « formation » ? Est-ce lorsque l’enfant devient un adolescent, quitte l’école, ou peut-être lorsqu’il est assez grand pour se protéger, physiquement ou légalement ?
Certains parents que je connais s’élèvent contre la violence domestique à l’égard de leur conjoint, mais crient et battent leurs enfants. Comment concilient-ils le fait que la violence domestique qu’ils ont subie était terrifiante, contrôlante et a laissé des séquelles émotionnelles permanentes, tout en perpétuant de tels actes sur leurs enfants encore plus vulnérables et sans défense.
La violence engendre la violence. Lorsqu’un parent recourt à la violence pour se faire obéir de son enfant, il lui enseigne que la violence est un moyen acceptable d’arriver à ses fins. Il n’est pas étonnant que les études montrent à plusieurs reprises que « les châtiments corporels sont associés à … une augmentation de l’agressivité des enfants, une augmentation des comportements délinquants et antisociaux des enfants, … un risque accru d’être victime de violences physiques, une augmentation de l’agressivité des adultes, une augmentation des comportements criminels et antisociaux des adultes, une diminution de la santé mentale des adultes et un risque accru d’abuser de son propre enfant ou de son conjoint ». (Gershoff 2002a:544)
Expériences sur internet de la discipline
Mes recherches sur ce sujet m’ont conduit à un certain nombre de tristes expériences sur la façon dont les Témoins de Jéhovah sont disciplinés au nom de l’instruction aimante de Jéhovah. Je tiens à préciser que certains lecteurs pourraient trouver les expériences suivantes pénibles.
Je me souviens d’une fois où je devais avoir environ 6 ans, ma mère m’a fait sortir pendant la réunion et m’a donné une TELLE fessée… Je criais « Aidez-moi, je meurs !!! ». Bien sûr, personne n’est venu me sauver, ce que j’ai trouvé horrible à l’époque.
L’histoire suivante s’est produite deux fois dans ma congrégation pour autant que je m’en souvienne (j’ai également entendu des histoires similaires auparavant, cela doit donc être assez courant) : Un petit garçon était emmené à l’arrière pour recevoir le « bâton de discipline », et alors que sa mère le traînait dehors, il a crié : « Non, non, aide-moi Jéhovah ».
L’enfant d’une de mes amies a fait ça une fois, alors qu’elle le traînait jusqu’à la salle de bain, il criait « Aide-moi Jéhovah !!! ». J’en ris, mais c’est triste.
Il s’agit d’une expérience vécue lors d’une assemblée de district : Un père était en train de discipliner son enfant et, après l’avoir fermement réprimandé, il lui a dit que la seule raison pour laquelle il faisait cela était qu’il l’aimait beaucoup. L’enfant a répondu en disant : « Mais papa, pourquoi dois-tu m’aimer si fort ? ». L’expérience a été accueillie par des rires et des hochements de tête, mais je l’ai trouvée méprisable.
gendai.media contient l’expérience d’une artiste de manga japonaise qui a grandi en tant que témoin de Jéhovah. Ce qui suit n’est qu’une partie de son art percutant, avec une traduction en français, en lisant de droite à gauche.
Conclusion
Geoffrey Jackson a montré la vraie nature des dirigeants de la Watchtower lorsqu’il a faussement témoigné devant la Commission royale sur les abus sexuels commis sur des enfants et les Témoins de Jéhovah. La Commission royale a été créée pour aider les organisations telles que la Watchtower à améliorer leurs pratiques dans l’intérêt de leurs membres, et pourtant tous les représentants de la Watchtower qui ont été interrogés se sont efforcés d’être évasifs et ont souvent fait preuve de mépris à l’égard de la procédure. Geoffrey Jackson a également mis en évidence la nature archaïque des pratiques de la Watchtower et la manière incohérente dont la Watchtower applique les passages de la Bible, parfois au sens propre, parfois au sens figuré, ce qui donne l’impression que la religion est déconnectée de la société moderne, mais aussi qu’elle manque de profondeur dans sa capacité à interpréter et à appliquer les principes bibliques.
Annexes jwinfo.ch
Enquête demandée contre les Témoins de Jéhovah au Japon pour maltraitance d’enfants
Un groupe d’avocats représentant d’anciens membres des Témoins de Jéhovah au Japon a soumis en 2023 une demande formelle aux autorités japonaises pour ouvrir une enquête sur des allégations de maltraitance d’enfants au sein de la communauté. Selon une enquête menée auprès de 560 anciens membres, environ 90 % d’entre eux affirment avoir été battus durant leur enfance par leurs parents ou d’autres membres de la communauté pour des infractions mineures, telles que s’endormir lors des réunions religieuses ou désobéir à leurs parents. Des objets tels que des ceintures, des règles ou encore les mains nues auraient été utilisés pour les punir.
En plus des violences physiques, le refus de transfusions sanguines, une pratique soutenue par la doctrine des Témoins de Jéhovah, est pointé du doigt. Ce refus, considéré par le gouvernement japonais comme une forme de négligence envers les enfants, a conduit à de nouvelles demandes pour examiner l’impact de cette pratique sur les décès d’enfants.
Les avocats ont soumis une pétition à l’Agence de l’enfance et de la famille afin de lancer une enquête officielle. Ils demandent également que des mesures soient prises pour réglementer les pratiques abusives au sein des organisations religieuses. Si les abus sont prouvés à grande échelle, cela pourrait même conduire à la révocation du statut religieux des Témoins de Jéhovah au Japon, comme cela s’est produit pour la Norvège.
Sources: