Les Témoins de Jéhovah et la transfusion sanguine

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Pourquoi les témoins de Jéhovah refusent-ils la transfusion sanguine ?

Les Témoins de Jéhovah sont autorisés à recevoir la plupart des traitements médicaux, mais ils ne doivent en aucun cas recevoir de transfusion sanguine. L’abstention de sang est considérée comme un élément qui les identifie comme la seule vraie religion.

Votre religion est-elle la vraie ? « Permet-elle de consommer du sang ? … Les Écritures citées ici montrent que la vraie religion n’enseigne ni ne pratique aucune de ces choses. »

La Tour de garde du 1ᵉʳ juillet 1968 (anglais) – Page 391

Ce que l’on ignore généralement, c’est qu’au cours de son histoire, la Société Watchtower a effectué un virage à 360 degrés en ce qui concerne l’acceptation des produits sanguins.

Les Témoins de Jéhovah ne doivent pas consommer, donner ou transfuser du sang, ce qui inclut les quatre composants suivants – globules rouges, globules blancs, plaquettes, plasma – mais ils peuvent utiliser d’autres fractions sanguines.

Restez dans l’amour de Dieu 2017 -Page 247

Les nombreux changements effectués par la Watchtower, concernant l’utilisation du sang, au fil des décennies, ont abouti à une position qui est :

  • Inexacte d’un point de vue scripturaire – la plupart des religions chrétiennes reconnaissent qu’il n’y a pas d’interdiction scripturale pour les chrétiens de transfuser du sang.
  • Incohérente – La Watchtower déclare que la norme de Dieu est que le sang ne doit pas être stocké, mais elle autorise les Témoins de Jéhovah à utiliser des fractions sanguines dérivées de sang stocké.
  • Deux poids, deux mesures – Les Témoins de Jéhovah utilisent des quantités importantes de produits médicaux dérivés du sang, mais il leur est interdit de donner du sang.

À un moment donné, la Watchtower a décrété que la vaccination et les transplantations d’organes n’étaient pas autorisées pour les chrétiens, mais dans les années 1980, elles l’étaient toutes les deux. La Watchtower a également apporté des modifications importantes à ce qu’elle considère comme une utilisation acceptable du sang. Tout Témoin de Jéhovah devrait sérieusement réfléchir aux implications de tels changements doctrinaux de la Watchtower avant de décider de refuser du sang lorsque des vies sont en jeu.

Incohérences avec la position actuelle

La Watchtower affirme que le caractère sacré du sang exige qu’il soit versé sur le sol, citant Deutéronome 12:22-24. Les Témoins de Jéhovah ne doivent pas donner de sang, ni le conserver, ni accepter une transfusion sanguine, ni même administrer une transfusion sanguine. Cependant, ils sont autorisés à utiliser des fractions sanguines dérivées du sang qui a été donné et stocké. Les citations suivantes expliquent ce qui n’est pas autorisé.

Les Témoins de Jéhovah n’acceptent pas de transfusion de sang total ou de l’un de ses composants majeurs (les globules rouges, les globules blancs, les plaquettes et le plasma). Ils ne donnent pas non plus leur sang ni ne le mettent en réserve en vue d’une autotransfusion.

Le ministère du royaume de novembre 2006 – directives sur le sang – Page 3 à 6

Le sang ne doit pas être conservé ; il doit être versé, en quelque sorte rendu à Dieu.

La Tour de Garde du 15 octobre 2000 – Pages 30 et 31

Nous souhaitons vous informer d’une mise à jour de notre politique concernant la possibilité pour un chrétien d’administrer une transfusion sanguine si un supérieur lui en donne l’ordre. … Un chrétien qui est infirmier ou médecin respecte les Écritures et par conséquent ne recommanderait pas, n’ordonnerait pas ou n’administrerait pas de transfusion sanguine.

À tous les comités de liaisons hospitaliers (anglais). Le 15 juin 2018 – 6/15/18-E

En revanche, les Témoins de Jéhovah sont autorisés à accepter les composants des dons de sang une fois que le sang a été décomposé en fractions sanguines.

Pour ce qui est des fractions de l’un quelconque des composants majeurs du sang, chacun se détermine individuellement, en conscience, après avoir bien réfléchi dans la prière.

La Tour de Garde du 15 juin 2000 – Page 31

Il est incohérent de la part de la Watchtower d’interdire aux membres de donner du sang, mais d’accepter des fractions de sang provenant d’un don.

  1. S’il est répréhensible pour un Témoin de donner son sang, d’où proviennent les fractions sanguines qu’il a le droit de se faire administrer ?
  2. Si le sang doit être versé sur le sol, d’où proviennent les fractions sanguines autorisées ?
  3. Si l’abstention du sang ne permet pas de prélever une fraction « majeure », pourquoi permet-elle de prélever une fraction de fraction ?
  4. Si les fractions de sang ont toujours été acceptables pour Jéhovah, qui est responsable des Témoins qui sont morts inutilement en les refusant, en raison de la politique de la Watchtower qui les interdisait avant l’an 2000 ?

Ils peuvent également donner du sang pour des analyses sanguines, et les professionnels de la santé des Témoins de Jéhovah peuvent prélever du sang pour des analyses.

Néanmoins, toute utilisation médicale du sang du patient n’est pas nécessairement incompatible avec les principes enseignés par Dieu. Ainsi, de nombreux chrétiens acceptent-ils qu’on leur prélève un peu de sang à des fins d’examen ou d’analyse, étant entendu que l’échantillon sera détruit ensuite.

La Tour de Garde du 15 octobre 2000 – Page 31

Que se passe-t-il si un témoin … reçoit l’ordre d’un supérieur de faire une prise de sang pour un test ou d’effectuer d’autres services de routine pour un patient qui n’est pas un témoin et qui a besoin d’une transfusion sanguine ? Le témoin peut décider personnellement et en conscience d’obéir ou non.

À tous les comités de liaisons hospitaliers (anglais). Le 15 juin 2018 – 6/15/18-E

En dépit de la perception du caractère sacré du sang et des exigences strictes en matière de manipulation, la Watchtower viole son propre raisonnement en autorisant le don de sang pour des examens médicaux et en autorisant les transfusions de fractions sanguines dérivées d’énormes quantités de sang donné et stocké.

Ces incohérences illogiques sont le résultat d’un changement constant des enseignements de la Watchtower sur le sang. Pendant de nombreuses décennies, les dirigeants de la Watchtower ont promu l’utilisation du sang comme étant acceptable d’un point de vue scripturaire. Dans les années 1940, l’utilisation du sang sous quelque forme que ce soit est devenue strictement interdite. Progressivement, l’utilisation du sang est devenue acceptable dans certaines situations. Le tableau suivant présente l’évolution de l’histoire de la Watchtower en ce qui concerne le sang.

Historique de composants sanguins acceptables

Avant 19451945 à 19821982 à 2000Après 2000
Tranfusions de sang totalAutoriséInterditInterditInterdit
Fractions sanguines majeuresAutoriséInterditInterditInterdit
Fractions sanguines mineuresAutoriséInterditCertaines fractions autoriséesAutorisé

Ces changements contradictoires peuvent-ils être attribués à la direction de Jéhovah, et comment est-il possible de savoir à quel moment l’enseignement de la Watchtower sur le sang peut être considéré comme juste ?

La célébration du sacrifice

Directives « Pas de sang » de 2006 pour les enfants

Les conseils bibliques concernant le traitement du sang sont liés au respect de la vie et la Watchtower affirme qu’elle rejette les transfusions sanguines parce qu’elle « apprécie le don de la vie ».

Parce que nous attachons un grand prix à la vie, nous remplissons le document Instructions médicales/Désignation d’une personne de confiance (carte DPA) et nous le gardons sur nous en permanence. Dans ce document, nous exprimons nos volontés en rapport avec la transfusion de sang et certains traitements médicaux. Ta carte DPA est-elle à jour ? S’il te faut la mettre à jour ou que tu comptes en remplir une, ne procrastine pas.

La Tour de Garde du 15 février 2023 – Page 24

Il peut donc être surprenant que la Watchtower admette que le refus des transfusions sanguines a entraîné la mort de Témoins de Jéhovah, allant même jusqu’à montrer des images de 26 enfants Témoins de Jéhovah qui sont morts en refusant des transfusions sanguines.

Les témoins de Jéhovah ne soutiennent pas que les transfusions sanguines n’ont pas permis de maintenir en vie des patients qui, autrement, seraient morts.

Sang, médecine et loi de Dieu (anglais) – 1961 – page 38

Il est inquiétant qu’une religion enseigne que le caractère sacré du « symbole de la vie » soit plus important que la vie elle-même.

Les publications de la Watchtower affirment que toute tentative de sauver la vie par une transfusion sanguine risque d’entraîner la perte de la vie éternelle.

Témoins chrétiens de Jéhovah, ses parents, Darell et Rhoda Labrenz considéraient que la transfusion sanguine est une violation de la loi divine. D’où leur refus. Ils se préoccupaient surtout de l’avenir de leur enfant, sachant que la vie éternelle n’est donnée qu’à ceux qui restent attachés aux lois divines… Au cours de toutes ces années, Jéhovah n’a pas manqué de pourvoir amplement à tout ce dont peuvent avoir besoin ceux qui veulent obéir à la loi sur le sang.

Annuaire du 1975 – Pages 223 et 224

Mais supposons que la femme ou l’enfant d’un témoin soit sur le point de mourir. Peu importe la personne chère dont il s’agit, l’administration de sang constituerait une transgression de la loi divine. Le fait d’être près de mourir ne rend pas une personne libre de violer les commandements divins. À l’approche de la mort, ce n’est pas Le moment de transgresser la loi divine, mais plutôt de se rapprocher le plus possible de Dieu en lui restant fidèle. La vie éternelle est la récompense de la fidélité. Il serait insensé de perdre ses chances de vie éternelle pour une très incertaine promesse de guérison grâce à la transfusion sanguine.

La Tour de garde du 1ᵉʳ janvier 1971 – Page 25 et 26

Un chrétien transgressera-t-il la loi de Dieu simplement pour rester en vie un peu plus longtemps dans le système de choses actuel ? Jésus a déclaré : « Celui qui veut sauver son âme [ou : sa vie] la perdra ; mais celui qui perd son âme à cause de moi la trouvera. » (Matthieu 16:25). Nous ne voulons pas mourir. Mais si nous transgressions la loi de Dieu dans le but de sauver notre vie présente, nous risquerions de perdre la vie éternelle.

Qu’enseigne réellement la bible ? – 2005 – Pages 130 et 131

Un enregistrement de la convention régionale « Rester fidèle à Jéhovah » de 2016 (en anglais) montre Anthony Morris, membre du Collège Central, faisant l’éloge d’un garçon qui est mort en refusant fermement une transfusion sanguine, célébrant avec l’assistance qu’il sera au paradis après la résurrection.

Cette expérience est basée sur l’expérience de Joshua Walker, âgé de 15 ans, tirée de l’article du Réveillez-vous du 22 janvier 1995 – pages 11 à 15.

Cette mort inutile est un exemple moderne et honteux de sacrifice d’enfant. Ce pauvre enfant avait été endoctriné pour penser qu’il devait refuser une transfusion sanguine pour « respecter le caractère sacré de la vie », et Morris décrit de manière écœurante les tentatives du médecin pour aider l’enfant à comprendre qu’une transfusion sanguine lui sauverait la vie comme de la « persécution ».

Dans l’émission d’août 2019, il y avait une partie sur un garçon de 12 ans appelé Jerod Septer, qui est mort après que ses parents aient refusé le traitement par transfusion sanguine. Il a été dit ;

Non, Jéhovah n’a pas miraculeusement guéri Jérod. Mais grâce à son endurance et à sa foi inébranlable, Jérod a témoigné à l’univers que même un enfant qui a confiance en Jéhovah peut prouver sa loyauté jusqu’à la mort.

JW Télédiffusion d’août 2019 (17e minute)

Ces déclarations indiquent-elles que la position de la Watchtower sur le sang est respectueuse de la vie ? Comparez-les à ce que Dieu veut.

Si vous saviez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices, vous n’auriez pas condamné des innocents.

Mathieu 12:7

L’interdiction des transfusions sanguines est un exemple d’esprits légalistes occidentaux qui formulent une doctrine sans comprendre l’esprit qui se cache derrière les anciens textes bibliques orientaux. Une transfusion sanguine n’est pas la même chose que manger du sang. Tout d’abord, les transfusions sanguines n’impliquent pas la digestion du sang. Deuxièmement, les transfusions sanguines n’entraînent pas la mort du donneur. Les commandements bibliques sur le sang, comme ceux donnés à Noé dans Genèse 9:4, stipulaient que le sang devait être versé sur un animal abattu. La loi du sang a été donnée pour montrer le respect de la vie lors du rituel d’abattage pour se nourrir.

Pikuach Nefesh

Il est pertinent que les juifs soient autorisés à recevoir des transfusions sanguines. Les juifs orthodoxes stricts trempent la viande dans l’eau, la salent et l’égouttent afin d’en extraire tout le sang. Pourtant, aucun groupe juif n’interdit les transfusions sanguines. (De même, les musulmans à qui il est interdit de boire du sang sont autorisés à recevoir des transfusions pour sauver leur vie). Cela s’explique par le fait que la probation kasher juive est levée en ce qui concerne l’utilisation médicale pour sauver des vies. Le maintien de la vie l’emporte sur la loi mosaïque, un principe appelé pikuach {nefesh : âme}.

Jésus a montré que les chrétiens doivent suivre ce principe lorsqu’il a guéri et récolté le jour du sabbat. Il a pris David comme exemple pour montrer que les actes de miséricorde, comme sauver une vie, sont plus importants que le respect strict des règles. La Watchtower montre qu’elle comprend que la miséricorde était l’un des aspects les plus importants de la Loi.

Le discernement de Jésus lui a également permis de faire preuve d’équilibre. Il voyait au-delà de la lettre de la Loi mosaïque ; il en saisissait l’esprit et agissait en conséquence. Considérons par exemple le récit de Marc 5:25-34 (lire). Une femme atteinte d’un flux de sang se fraye un chemin dans la foule, touche le vêtement de Jésus et est guérie. Impure selon la Loi, elle n’aurait dû toucher personne ! (Lév. 15:25-27). Mais ayant discerné que « les points les plus importants de la Loi » incluent « la miséricorde et la fidélité », Jésus ne lui fait aucun reproche (Mat. 23:23). Au contraire, il lui dit, plein de gentillesse : « Ma fille, ta foi t’a rétablie. Va en paix, et sois guérie de ta pénible maladie. » Quelles paroles touchantes ! Elles résultaient du discernement de Jésus.

La Tour de Garde du 15 février 2015 – Page 13

Pourtant, lorsqu’il s’agit de situations de vie ou de mort impliquant du sang, la Watchtower n’accorde aucune pitié à ses adeptes. Considérez d’autres exemples scripturaux, moins importants que le sauvetage d’une vie, où la miséricorde l’emporte sur l’adhésion stricte à la loi ;

Il leur répondit: Lequel d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et qu’elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l’en retirer?

Matthieu 12:11

Puis il leur dit: Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer? Mais ils gardèrent le silence. Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et en même temps affligé de l’endurcissement de leur coeur, il dit à l’homme: Étends ta main. Il l’étendit, et sa main fut guérie.

Marc 3:4-5

Rappelons-​nous que les Pharisiens du temps de Jésus croyaient jouir de la faveur divine parce qu’ils payaient scrupuleusement les dîmes, offraient les sacrifices prescrits et s’abstenaient de tout ouvrage profane les jours de sabbat. Ils aimaient à critiquer les gens qui ne répondaient pas à l’idée qu’ils se faisaient de l’obéissance à la Loi. Mais Jésus leur dit : “Si vous aviez compris ce que signifie ceci : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné les innocents. » Il est vrai que sous la Loi de Moïse les Juifs étaient tenus d’observer les choses mentionnées ci-dessus, mais pas au point de négliger “les choses importantes de la Loi”, y compris la miséricorde.  Mat. 9:1-13 ; 12:1-7 ; 23:23.

La Tour de garde du 15 mai 1972 – Page 297

Dans ces situations, Jésus a invoqué le principe rabbinique de pikuach nefesh, selon lequel l’obligation de sauver la vie l’emporte sur la loi juive.

Selon le principe du pikuach nefesh, une personne doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour sauver la vie d’une autre personne, y compris faire don de ses organes corporels. Ovaday Yosef, l’ancien grand rabbin séfarade d’Israël, a statué que l’on pouvait faire don d’un organe à une personne qui en a besoin urgemment, à condition que cela ne mette pas la vie du donneur en danger. Il est également permis de voyager le jour du Sabbat pour sauver la vie d’une personne. Maïmonide a déclaré qu’un Juif devait prendre la personne, même si un Gentil était présent, afin d’encourager « la compassion, l’amour bienveillant et la paix dans le monde » (Mishneh Torah, 2:3). Les lois du Sabbat peuvent être suspendues pour apporter les soins médicaux nécessaires à une personne gravement malade ou à une personne dont la vie est probablement en danger.

https://www.jewishvirtuallibrary.org/pikuach-nefesh

Le respect de la vie étant la question la plus importante pour un étudiant de la Bible, le sang ne devrait être transfusé que dans des situations de vie ou de mort. Cela soulève la question suivante : « Une transfusion sanguine est-elle parfois nécessaire pour maintenir la vie ? »

Les transfusions sanguines sont parfois indispensables au maintien de la vie. Il y a du mérite à ne pas prendre de sang dans de nombreuses situations médicales, tout comme il y a du mérite à ne pas prendre d’antibiotiques pour toutes les maladies. Tout comme les antibiotiques ont été prescrits de manière excessive et nuisible, l’utilisation du sang l’a été également. Cependant, les antibiotiques sont essentiels dans certaines situations de vie ou de mort, tout comme le sang. Les expanseurs de volume non sanguins ne sont pas encore en mesure de remplacer les capacités de transport d’oxygène des globules rouges. Lorsque le nombre de globules rouges diminue, les organes suffoquent et meurent par manque d’oxygène ; dans cette situation, la survie exige une transfusion sanguine.

La Société Watchtoer a admis devant le Parlement australien que les transfusions sanguines sont parfois essentielles pour sauver des vies. Dans le Hansard Committee, Vin Toole, représentant du service juridique de la branche australienne de la Société Watchtower fait cet aveu.

Ce que nous avons dit, c’est qu’il peut y avoir des circonstances où cela devient une question de vie ou de mort.

parlinfo.aph.gov.au Voir aussi version pdf

Lorsque les articles de la Watchtower affirment qu’une intervention chirurgicale peut être effectuée sans sang, ils détournent l’attention des lecteurs du fait qu’il existe des circonstances où le sang est absolument nécessaire à la survie. Dans ces situations, les Témoins de Jéhovah devraient avoir la liberté de choisir le traitement le plus approprié pour leur propre corps. L’essai Les Témoins de Jéhovah, les transfusions sanguines et le délit de fausse déclaration (en anglais ou traduction automatique en français) de Kerry Louderback-Wood, présente l’importante conclusion selon laquelle la Watchtower n’a pas été très honnête dans sa présentation des informations sur les transfusions sanguines ;

La principale ressource de la Société concernant sa politique en matière de sang, « Comment le sang peut-il vous sauver la vie ? » (« pamphlet »), informe les Témoins et les personnes intéressées sur l’interdiction du sang dans la religion. Outre l’interprétation religieuse de la Société, la brochure s’appuie sur des citations d’historiens, de scientifiques et de professionnels de la médecine pour étayer sa position sur l’interdiction du sang. Cet essai examinera tout d’abord les fausses déclarations que le pamphlet donne concernant ces écrivains laïques dans la brochure et la possibilité d’intenter une action privée pour les personnes lésées lorsqu’une organisation religieuse présente des faits laïques de manière erronée.

Louderback-Wood donne des exemples de publications de la Watchtower qui ont été sélectives dans les informations présentées à leurs membres concernant les dangers d’accepter ou de refuser du sang, allant même jusqu’à déformer des citations pour amener les Témoins de Jéhovah à une compréhension inexacte de la nécessité du sang. C’est une chose d’exiger d’un adepte qu’il obéisse strictement à une interprétation de la doctrine propre à une Église, mais c’en est une autre d’être malhonnête dans la présentation d’informations médicales. Les adeptes ont le droit de donner leur consentement en connaissance de cause.

La Watchtower considère qu’il est si important d’empêcher activement tout membre de prendre du sang qu’elle conseille à tous les anciens d’avoir toujours sur eux les coordonnées du Comité de liaison Hospitalier (CLH).

Les anciens devraient toujours avoir sur eux les coordonnées du CLH. Il est recommandé d’enregistrer certaines informations de contact sur votre téléphone portable, peut-être avec le préfixe « CLH » pour faciliter la recherche. »

Lettre au corps des anciens (anglais) – 2016

Le CLH doit être appelé à informer les médecins de la position de la Watchtower sur le sang et à les aider à envisager d’autres stratégies médicales. Si le besoin d’une transfusion sanguine est important, les anciens veillent généralement auprès du témoin de Jéhovah mourant pour l’empêcher de céder et d’accepter du sang.

Position actuelle

La position actuelle de la Watchtower, qui consiste à autoriser les fractions sanguines, n’est pas conforme aux Écritures et est inexacte. Les apôtres n’avaient pas de manuels de physiologie. Ils ne faisaient aucune distinction entre les composants du sang. Le sang ne désignait que cela : le sang. Aucune distinction n’était faite pour permettre la séparation du sang, autorisant la consommation d’un composant sanguin et pas d’un autre. La loi biblique sur le sang n’avait rien à voir avec le pinaillage, mais avec le respect de la vie.

La Watchtower a concocté un concept selon lequel le sang est composé de quatre éléments, qui peuvent ensuite être divisés en fractions. Le sang ou ces quatre composants ne doivent pas être utilisés, mais les fractions peuvent l’être. Pour justifier ce que sont ces composants majeurs, l’article de la Tour de garde de 2004 contient la citation suivante ;

On lit dans l’Encyclopédie Larousse de la santé, parue en 1999, à propos des composants du sang :  » Le sang est constitué de cellules (globules rouges et blancs, plaquettes) et de plasma.  » Conformément aux faits médicaux, donc, les Témoins refusent les transfusions de sang total ou de l’un de ses composants majeurs.

La Tour de Garde du 15 juin 2004 – Page 22

Le livre utilisé comme référence n’est pas un manuel médical et est une simplification de la définition su sang. Comme le montrent les manuels médicaux tels que Modern Blood Banking and Transfusion Practices, les principaux composants du sang peuvent être considérés comme étant les suivants ;

Globules rouges, aliquots de globules rouges, globules rouges déleucocytés, congelés – globules rouges déglycérolisés, concentré de plaquettes, plasma d’un seul donneur, facteur antihémophilique cryoprécipité, concentrés de granulocytes, concentré de facteur VIII, facteur VIII porcin, concentré de facteur IX (complexe prothrombique ), immunoglobuline sérique, albumine sérique normale, fraction protéique plasmatique, immunoglobuline Rho(D), concentré d’antithrombine III. »

Denise M. Harmening, Ph.D.

Depuis 2000, les Témoins de Jéhovah sont autorisés à transfuser un grand nombre de ces facteurs sanguins. Par exemple, alors que les globules blancs représentent moins de 1 % du volume sanguin, les protéines sériques autorisées en représentent 6 %. L’hémoglobine, un composant autorisé, représente plus de 15 % du volume sanguin. Il est surprenant de constater qu’une fois décomposé en fractions, un témoin peut transfuser 100 % du sang.

Fractions sanguines acceptables en % du volume sanguin total

Le sang est un liquide composé d’eau, de globules rouges, de globules blancs, de plaquettes, de protéines, de glucose, d’ions minéraux, d’hormones, de dioxyde de carbone, d’immunoglobulines, de facteurs de croissance, d’albumine et d’une multitude d’autres substances. Les auteurs de la Bible n’ont pas fait cette distinction. Le sang dans son ensemble pouvait ou ne pouvait pas être utilisé.

Sans aucune base scripturale, la Watchtower a déterminé que l’utilisation médicale du sang total et de certaines fractions sanguines est répréhensible, mais que l’utilisation d’autres fractions est acceptable.

(lien vers le MR de novembre 2006)

La Watchtower tente de donner un semblant de logique à son autorisation des fractions sanguines en présentant le concept selon lequel le sang est constitué de quatre « composants » primaires, qui peuvent être divisés en fractions. L’utilisation des composants du sang est considérée comme non chrétienne, mais lorsque ces composants sont divisés en « fractions », leur utilisation est acceptable. (w04 6/15 p.21) La distinction faite par la Watchtower entre les fractions et les composants a pour but de faire croire qu’un composant est en quelque sorte différent et qu’il constitue donc une violation plus importante qu’une fraction lorsqu’il est utilisé.

Cette distinction n’est pas fondée et le raisonnement est erroné car un composant est une fraction ; ce sont des termes interchangeables. De nombreux textes médicaux font référence aux globules rouges et blancs en tant que fractions. De même, les manuels traitent de la décomposition du plasma en composants.

Le texte suivant est un extrait d’une lettre envoyée en 2007 à un témoin qui avait demandé une explication de cette position. La Watchtower prétend de manière trompeuse que sa position a été constante sur cette question. Tout aussi malhonnête est l’affirmation selon laquelle le sang se décompose naturellement en quatre composants.

En ce qui concerne les utilisations médicales du sang, un examen attentif de ce qui a été publié par les Témoins de Jéhovah révélera que notre position constante a été que le sang total ou l’un de ses quatre composants primaires – plasma, globules rouges, globules blancs et plaquettes – ne doit pas être utilisé. C’est ainsi que les composants du sang non fractionné sont décomposés naturellement. Dans son état non décomposé, chaque composant séparé, quel que soit son pourcentage respectif de sang total, peut encore représenter fondamentalement ce que le sang dans son ensemble symbolise : la vie de la créature.


Le sang ne se décompose pas naturellement en quatre composants principaux, cela ne se produit que si le sang est soumis à une centrifugeuse avec des additifs.

Réveillez-vous du 22 oct. 1990. p. 4
wikipedia.org / Fractionnement du sang

La réduction du sang en plasma, globules rouges, globules blancs et plaquettes proposée par la Watchtower est courante, bien qu’il s’agisse d’une simplification élémentaire découlant de ce qui se produit lorsque le sang est traité par une centrifugeuse. Le résultat est le suivant

  • plasma
  • couche leucocytaire – globules blancs (leucocytes) et plaquettes
  • les globules rouges (érythrocytes).

C’est l’une des nombreuses façons de décrire le sang. Le sang est également classé comme étant constitué de quatre composants principaux : le plasma, les globules gras, les produits chimiques et les gaz, les globules rouges et les globules blancs étant considérés comme des fractions du plasma. (mcghealth.org – 24 mai 2008).

Alternativement, « le sang est constitué de matériel cellulaire (99 % de globules rouges, le reste étant constitué de globules blancs et de plaquettes), d’eau, d’acides aminés, de protéines, d’hydrates de carbone, de lipides, d’hormones, de vitamines, d’électrolytes, de gaz dissous et de déchets cellulaires ». thoughtco.com

Interdiction des globules blancs (leucocytes)

Les Témoins de Jéhovah ne sont pas autorisés à utiliser les globules blancs (leucocytes). Cette position est illogique et les leucocytes devraient être autorisés en suivant le même raisonnement que les autres fractions.

Les leucocytes ne constituent pas un composant majeur, mais seulement 1 % du volume du sang. Les globules blancs sont classés en différents types : neutrophile, éosinophile, basophile, lymphocyte et monocyte. Chaque type a une forme et une fonction distinctes et ne constitue qu’une fraction de 1 % du sang.

Une mère transfère naturellement des globules blancs à son enfant lorsqu’elle l’allaite. Ces leucocytes se forment dans la moelle osseuse et sont transférés vers la glande mammaire par les vaisseaux lymphatiques. Le colostrum, le premier lait maternel qu’une mère donne à son nouveau-né, contient plusieurs centaines de milliers de globules blancs par millilitre, qui jouent un rôle important dans le développement du système immunitaire de l’enfant.

Voir wikipedia / lait maternel humain et wikipedia / leucocyte.

Définition trompeuse du sang

La discussion de la Watchtower selon laquelle le sang comprend quatre composants est trompeuse, car elle utilise cette définition pour donner l’impression qu’il est acceptable de diviser un composant en une fraction. En réalité, de nombreuses « fractions » autorisées sont en suspension dans le plasma de la même manière que les « composants » tels que les globules rouges sont en suspension dans le plasma.

Par exemple, le système hiérarchique présenté par la Watchtower vise à donner l’impression qu’une plaquette est plus offensante pour Dieu qu’une immunoglobuline. En réalité, il s’agit de deux composants en suspension dans le plasma, et alors que l’immunoglobuline « acceptable » représente 1,7 %, les plaquettes ne représentent que 0,5 % du volume sanguin.

Les auteurs de la Bible ne connaissaient aucune de ces définitions. Le sang n’était pas séparé par une centrifugeuse. Le sang était simplement considéré comme du sang. Pour conserver un semblant de logique, la Watchtower devrait soit autoriser l’utilisation du sang, soit l’interdire – sous quelque forme que ce soit. Si elle souhaite interdire le sang total, mais autoriser (de manière quelque peu illogique) les fractions de sang, alors toutes les fractions devraient être considérées comme acceptables, y compris les globules rouges et les globules blancs.

Les quatre composants principaux utilisés sont une mesure arbitraire. Certains ouvrages médicaux ne mentionnent que deux composants majeurs, les globules rouges et le plasma. Si la Watchtower choisissait la définition de 2 composants majeurs, elle pourrait alors autoriser les globules blancs et les plaquettes. D’autres sources énumèrent 16 composants majeurs ; si l’on choisissait cette définition, on interdirait plusieurs fractions actuellement autorisées. D’autres sources divisent le sang en fonction de sa composition chimique, ce qui changerait totalement ce qui est autorisé. La Société Watchtower a utilisé une définition arbitraire, aboutissant à un résultat arbitraire. La seule façon d’avoir une doctrine cohérente est d’avoir une politique du tout ou rien.

« Fake Blood, Real Controversy (faux sang, vraie controverse) » de Randy Dotinga traite des produits fabriqués à partir de fractions sanguines que les Témoins de Jéhovah sont désormais autorisés à transfuser.

.. PolyHeme et Hemopure, de la société Biopure, basée dans le Massachusetts, sont en phase finale de recherche. Hemopure, utilisé en chirurgie, est fabriqué à partir de sang de vache, tandis que PolyHeme est dérivé de l’hémoglobine, une protéine présente dans les globules rouges. Alors que l’église des Témoins de Jéhovah décourage les transfusions en raison de la règle biblique interdisant la consommation de sang, elle a donné à son million de membres américains une certaine latitude pour accepter des produits qui ne sont pas dérivés des principaux composants du sang.

wired.com

L’article ci-dessus montre que les Témoins de Jéhovah sont capables de transfuser des produits dérivés du sang humain et animal. L’article de Dotinga poursuit en dissipant l’idée fausse des Témoins de Jéhovah selon laquelle c’est grâce à eux que des substituts non sanguins ont été créés. Les substituts non sanguins ont été développés depuis le début des années 1900, avant que la position des Témoins sur le sang n’entre en vigueur. La raison pour laquelle ils sont nécessaires est que le sang est généralement rare, qu’il n’est pas « compatible avec tout le monde », qu’il ne peut être conservé pendant de longues périodes (les dons de sang expirent au bout de 42 jours) et qu’il transmet des maladies. De nombreux efforts sont déployés pour mettre au point de véritables substituts non sanguins afin de résoudre ces problèmes.

La question du sang dans la Watchtower est censée être centrée sur le caractère sacré du sang. La Tour de Garde du 15 janvier 1962, page 23 déclarait : « qu’il s’a­gisse de sang total ou d’une fraction sanguine, que ce soit du sang prélevé de son propre corps ou prélevé d’un autre sujet, que le sang soit administré sous forme de trans­fusion ou de piqûre, la loi divine garde toute sa valeur. Dieu ne permet pas à l’homme d’utiliser le sang comme les autres matières. » Le sang ne devait pas être mangé ou transfusé, mais versé sur le sol par respect pour Dieu et son don de la vie. Dans ce cas, comment la Watchtower peut-elle aujourd’hui considérer comme acceptable l’utilisation de fractions sanguines et de substituts sanguins tels que l’Hemopure ? Le fait de prélever de grandes quantités de sang et de les transformer en composants en vue d’une utilisation ultérieure montre que le sang est moins sacré qu’une transfusion sanguine.

Réfléchissez à la logique qui sous-tend le dernier concept selon lequel une fraction mineure est acceptable, mais une fraction majeure ne l’est pas. Dans la Genèse 3:3, Dieu interdit à Ève de manger du fruit de l’arbre de la connaissance.

Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.

Genèse 3:3

Jéhovah aurait-il jugé acceptable qu’elle se contente de grignoter l’écorce, de la fractionner et d’en boire le jus, ou d’en extraire la vitamine C ?

Actes 15:29 dit aussi de s’abstenir de « choses étouffées ». Si l’on suit la logique de la Watchtower selon laquelle une fraction de sang est acceptable, une fraction d’un animal étouffé serait également acceptable, y compris les sous-produits tels que le suif ou la farine protéique. Il s’agit clairement d’un contournement du sens du passage et on peut difficilement considérer qu’il s’agit de s’abstenir de choses étouffées.

La carte de sang australienne de 2008 demande aux témoins de cocher les fractions sanguines et les procédures médicales qu’ils sont ou ne sont pas prêts à accepter. Il s’agit notamment de la dialyse, du blood patch épidural, de la plasmaphérèse, du marquage et du gel plaquettaire. Pensez-vous que lorsque Luc a écrit le chapitre 15 des Actes, il se soit imaginé un instant que ses paroles seraient légiférées dans des détails aussi complexes ?

La position de 2000 revient à changer Actes 15:29 en disant ,

« continuez à vous abstenir des choses sacrifiées aux idoles et du sang, [c’est-à-dire le sang total et les quatre composants fractionnés, à savoir les globules rouges, les globules blancs, les plaquettes et le plasma. Toutefois, chacun peut consommer librement d’autres composants ou les composants susmentionnés à condition d’avoir été encore fractionné, à moins que votre conscience ne le permette également.] et des choses étouffées…

Comme le sang n’est pas composé de quatre éléments, mais de multiples fractions, la Watchtower admet que les médecins peuvent ne pas accepter ce concept.

Pour certains médecins, les quatre composants majeurs du sang sont des fractions du sang. Par conséquent, il faudra peut-être que tu expliques à ton médecin ta décision personnelle de ne pas accepter de transfusion de sang total ni l’un de ses quatre composants majeurs, c’est-à-dire les globules rouges, les globules blancs, les plaquettes et le plasma.

Restez dans l’amour de Dieu – 2017 – Page 246

Justification de la position de la Watchtower

Les Témoins de Jéhovah sont très critiqués pour avoir appliqué leur position sur le sang aux transfusions sanguines. La Bible ne mentionne jamais les transfusions sanguines, mais la Watchtower estime que si le sang ne peut être mangé, il doit s’ensuivre qu’il serait tout aussi irrespectueux de le transfuser. Comme nous le verrons, la plupart des raisonnements utilisés par la Watchtower en ce qui concerne les transfusions sont inexacts, ce qui se traduit par une position incohérente sur la manière dont le sang peut ou ne peut pas être utilisé.

La raison invoquée à l’origine pour justifier l’interdiction des transfusions sanguines était qu’il s’agissait d’un nutriment au même titre que les aliments.

Chaque fois que l’interdiction de manger du sang est mentionnée dans la Bible, c’est en rapport avec la nourri­ture, il s’agit donc d’un aliment dont l’ingestion est défendue.

La Tour de Garde du 15 août 1959 – Page 256

Le sang n’est pas un nutriment. Les transfusions sanguines ne nourrissent pas le corps et ce n’est pas la raison pour laquelle un patient reçoit une transfusion. Le sang sert à augmenter le volume et à transporter l’oxygène. La Watchtower l’a maintenant compris et n’utilise plus ce raisonnement erroné. Cependant, plutôt que de modifier l’interdiction du sang, un nouveau raisonnement a commencé à être utilisé. Pour établir un lien entre les transfusions sanguines et la consommation de sang, la Watchtower utilise désormais l’illustration suivante.

On pourrait illustrer ce fait en prenant le cas d’un malade à qui son médecin prescrirait de s’abstenir d’alcool. Le patient obéirait-il si tout en se gardant de boire de l’alcool il se l’introduirait directement dans les veines.

Comment raisonner à partir des Écritures – 1986 – Page 361

Les professionnels de la santé trouvent cet argument illogique pour deux raisons. Bien qu’il soit conseillé à un alcoolique de ne pas boire d’alcool, cela n’empêcherait pas un médecin de lui administrer un désinfectant à base d’alcool sur une lacération. En outre, lorsque le sang est introduit directement dans les veines sous forme de transfusion, il circule et fonctionne comme du sang, alors que le sang ingéré par voie orale n’entre pas dans la circulation comme du sang, puisqu’il est décomposé en composants simples au cours de la digestion. D’autre part, qu’une personne ingère de l’alcool par voie orale ou qu’elle se l’injecte, il entre dans la circulation sanguine sous forme d’alcool, car il n’est pas décomposé au cours du processus de digestion dans l’estomac.

Une transfusion sanguine est en fait une transplantation d’organe cellulaire et les transplantations d’organes sont autorisées par la Société Watchtower. Pour montrer à quel point cette illustration n’est pas pertinente, examinons-la sous un autre angle ;

Prenons le cas d’un homme à qui son médecin dit qu’il doit s’abstenir de manger de la viande. Serait-il obéissant s’il cessait de manger de la viande tout en acceptant une greffe de rein ?

ajwrb.org

Un raisonnement plus important contre les transfusions sanguines est que la Bible dit que le sang ne doit pas être stocké, mais versé sur le sol. Pour cette raison, même l’utilisation de son propre sang stocké pour une transfusion est considérée comme une erreur. (La Tour de Garde du 15 octobre 1959 – page 640, La Tour de Garde du 15 octobre 2000 – page 31) Bien que ce raisonnement soit partiellement valable, il souligne à quel point la norme de la Watchtower est devenue grossièrement incohérente. Ce raisonnement est utilisé pour empêcher un Témoin de Jéhovah de :

  • donner du sang
  • transfuser du sang
  • transfuser quatre fractions du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes et plasma)

Toutefois, un témoin de Jéhovah peut se faire prélever du sang et le conserver pour des analyses sanguines. Les vaccins cultivés dans le sang stocké sont autorisés. De nombreux types de fractions sanguines, fabriquées à partir du sang stocké, sont autorisés et les traitements médicaux dérivés de grandes quantités de sang stocké sont autorisés.

Pour montrer à quel point cette norme est incohérente, il convient d’examiner les injections d’immunoglobulines, qui sont maintenant autorisées pour les Témoins. (Les injections d’immunoglobulines sont utilisées comme thérapie de remplacement chez les personnes dont le corps ne produit pas suffisamment d’immunoglobulines ou pour traiter les personnes qui n’ont pas été immunisées contre certaines infections virales telles que l’hépatite A et la rougeole. Il faut environ 3 litres de sang pour obtenir suffisamment de gammaglobulines pour une injection. Le sang est prélevé dans un mélange de sang, car les anticorps de ces maladies sont susceptibles de se trouver dans le mélange si suffisamment d’échantillons ont été additionnés. Selon le manuel « IDF Patient/Family Handbook », page 76;

Le sang est collecté auprès de 60 000 personnes, puis regroupé. La première étape de la production de gammaglobulines consiste à faire tourner le sang pour en retirer tous les globules rouges et blancs. Ensuite, les gammaglobulines sont purifiées chimiquement du plasma liquide au cours d’une série d’étapes impliquant un traitement à l’alcool. Ce processus aboutit à la purification des anticorps de la classe des immunoglobulines G (IgG), mais seules des traces d’IgA et d’IgM subsistent dans la fraction finale.

Il est très difficile de comprendre le double standard que la Watchtower a créé ici. D’une part, le sang est tellement sacré qu’il ne doit pas être stocké, mais versé sur le sol. Même le sang d’une personne ne doit pas être stocké pendant quelques heures pour être ensuite retransfusé pendant l’opération. Certains composants du sang ne peuvent pas non plus être utilisés, comme les globules blancs, qui représentent moins de 1 % du volume sanguin. En revanche, la Watchtower ne voit rien à redire à l’utilisation de médicaments fabriqués à partir du mélange et de la conservation du sang de 60 000 personnes. Si le sang est si sacré qu’il ne peut être stocké en vue d’une transfusion, le stockage du sang et sa transformation en fractions devraient également être interdits.

Quelques illustrations permettent d’expliquer l’incohérence qu’il y a à autoriser les composants sanguins mais pas le sang total. Si le vol et la revente d’une voiture constituent un délit, le délit serait-il moins grave si le voleur démontait la voiture et n’en vendait que des éléments ? Ou encore, lorsque Dieu a dit à Adam et Ève de ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance, auraient-ils été autorisés d’en consommer s’ils l’avaient coupé et transformé en confiture avant de le manger ?

Ce double standard a également conduit les Témoins de Jéhovah à prendre à la société quelque chose qu’ils ne sont pas prêts à lui rendre. Les Témoins de Jéhovah refusent de donner leur sang pour le bénéfice d’autres personnes, mais ils profitent librement des avantages médicaux qui découlent des dons de sang pour eux-mêmes.

En l’absence d’un raisonnement cohérent sur lequel fonder sa doctrine en matière de transfusion sanguine, la Watchtower s’appuie systématiquement sur la peur pour motiver l’abstinence de sang. Un certain nombre d’articles de la Watchtower inculquent la peur du sang au témoin moyen. Un coup d’œil à l’index de la Watchtower montre une préoccupation pour les sujets relatifs au danger des transfusions sanguines, au fait que le sang est contaminé par le SIDA, les champignons et l’hépatite, et que le sang est une affaire juteuse. Il a même été dit qu’une transfusion pouvait entraîner un changement de personnalité. Réfléchissez aux affirmations suivantes ;

Un ouvrage affirme à ce sujet : « Le sang d’une personne est en fait la personne elle-même. Il renferme tous les traits distinctifs de l’individu qui en est le donneur. Cela comprend les tares héréditaires, les prédispositions aux maladies, les poisons imputables à ses habitudes particulières de manger, de boire et de vivre. »* Le danger sera d’autant plus grand que le sang proviendra – comme cela peut arriver – de criminels ou d’autres très délinquants de la société humaine ! Le Créateur de l’homme a donc fait preuve de sagesse et de fidélité en nous protégeant contre de tels dangers par sa loi interdisant l’absorption du sang. – Lév. 17:11-14

* Who is Your Doctor and Why du Dr Alonzo Jay Shadman

La Tour de Garde du 1ᵉʳ septembre 1962 – Page 351

Certains disent que les transfusions sanguines sont inoffensives. Le croyez-vous ? Pendant 40 ans, Robert Khoury avait la réputation d’être un honnête homme. C’est alors qu’il a reçu une transfusion sanguine à la suite d’une chute. « J’ai appris que le donneur était un voleur », a-t-il déclaré à la police. « Quand je me suis rétabli, j’ai découvert que j’avais une terrible envie de voler ». Et c’est ce qu’il a fait.

Le Réveillez-vous du 8 juillet 1969 (anglais) – Page 30

La plupart du temps, lorsqu’on tente de transfuser de force des enfants de Témoins de Jéhovah, l’hostilité du grand public est soulevée par les médias. dans certains cas, des juges ont ordonné que des enfants soient transfusés, sams même que leurs parents aient pu s’expliquer lors d’une audience. Dans plus de 40 cas, au Canada, les enfants transfusés ont été rendus morts à leurs parents.

 Les Témoins de Jéhovah Prédicateurs du Royaume de Dieu – 1993 – Page 184

Mais les Témoins de Jéhovah croient qu’une transfusion (…) [peut] leur valoir la damnation.

Comment le sang peut-il vous sauver la vie ? – page 31

La Watchtower prétend que sa position contre les transfusions sanguines a été justifiée, parce que les transfusions sanguines transmettent des maladies, telles que le SIDA. (p.ex. Tour de garde du 15 septembre 1986 page 26) Cette position est contradictoire car elle omet de mentionner que des témoins ont contracté le SIDA à la suite de transfusions de facteur VIII et IX, un composant sanguin autorisé. Elle néglige également le fait qu’un témoin peut recevoir une greffe d’organe, même si cela comporte également des risques de maladie et de rejet.

Changement de norme

Les Témoins de Jéhovah croient que le Collège Central est dirigé par l’esprit saint de Dieu et que, puisqu’ils ont déclaré que les transfusions sanguines sont mauvaises, c’est la volonté de Dieu de les rejeter. Un examen de l’histoire de cet enseignement ne montre aucune preuve d’une direction sainte, car il y a eu des changements significatifs dans ce qui est acceptable, et même des changements en avant et en arrière sur une seule question.

Initialement autorisé

À l’origine, les Témoins de Jéhovah étaient autorisés à recevoir des vaccins, des greffes et du sang. À plusieurs reprises au cours des années 1900, les Témoins de Jéhovah se sont vu interdire toutes ces pratiques. Aujourd’hui, tous ces éléments sont à nouveau autorisés sous une forme ou une autre. Bien que les transfusions sanguines complètes et les principales fractions sanguines soient toujours interdites, techniquement, 100 % des composants sanguins peuvent désormais être transfusés sous leurs formes décomposées.

Jusqu’en 1927, la Société Watchtower considérait que les lois bibliques contre le sang n’étaient pas contraignantes pour les chrétiens. Russell avait accepté la compréhension théologique généralement admise sur cette question, y compris le fait que l’interdiction des Actes n’était pas contraignante pour les chrétiens et n’avait été observée au premier siècle que pour maintenir la paix entre les Juifs et les Gentils.

Il leur suggère en outre de s’abstenir des pollutions des idoles, c’est-à-dire des viandes offertes aux idoles (verset 29), des choses étranglées et du sang – car en mangeant de telles choses, ils pourraient devenir des pierres d’achoppement pour leurs frères juifs (voir 1 Cor. 8:4-13) – et de l’impudicité. … On remarquera que rien n’est dit sur l’observation des dix commandements, ni d’aucune partie de la loi juive. Il était évident que, ayant reçu l’esprit du Christ, la nouvelle loi de l’amour constituerait pour eux un règlement général. Les choses mentionnées étaient simplement destinées à les empêcher de trébucher eux-mêmes ou de devenir des pierres d’achoppement pour les autres.

La Tour de Garde du 15 novembre 1892 (anglais) – Pages 350 et 351

Ces interdictions n’avaient jamais été imposées aux païens, parce qu’ils n’avaient jamais été soumis à l’alliance de la loi ; mais les idées juives sur ce sujet étaient si profondément enracinées qu’il était nécessaire, pour la paix de l’Église, que les païens observent également cette règle.

(1) S’abstenir de sacrifices aux idoles ;
(2) et de sang ;
(3) et des choses étranglées ;
(4) et de se prostituer.
… Ces interdictions n’avaient jamais été imposées aux païens, parce qu’ils n’avaient jamais été soumis à l’alliance de la Loi ; mais les idées juives sur ce sujet étaient si profondément enracinées qu’il était nécessaire pour la paix de l’Église que les païens observent aussi cette règle.
… S’ils ne voulaient pas semer la discorde et provoquer la division dans l’Église, les frères païens seraient certainement disposés à restreindre ou à sacrifier leur liberté dans ce domaine.

La Tour de garde du 15 avril 1909 (anglais) – Pages 116-117

La loi juive et la chrétienté primitive

Les Juifs convertis [qui composaient la majeure partie de l’église primitive] comprenaient difficilement la grandeur du changement de l’alliance de la loi avec le nouvel arrangement en Christ, et ils étaient toujours prêts à ajouter les enseigne­ments de Christ et sa loi d’amour à leur loi mosaïque alour­dissant ainsi leur fardeau au lieu de l’alléger en acceptant la mort de Christ comme sacrifice propitiatoire des péchés com­mis sous la loi et comme la fin de la condamnation de la loi.

Les apôtres eux-mêmes furent lents à apprendre et nous voyons que Dieu dut faire comprendre à Pierre par une vision spéciale qu’il n’était plus nécessaire que les gen­tils devinssent juifs et se conformassent à la loi de Moïse pour participer à la faveur divine, mais qu’ils avaient accès à Dieu par Christ sans la loi.

Pourquoi tentez-vous Dieu en mettant sur le cou des disciples un joug (la loi de Moïse) que ni nos pères ni nous n’avons pu por­ter?»

… St. Jacques dit à son tour: «Je suis d’avis de ne pas inquiéter ceux d’entre les nations qui se tournent vers Dieu.

Il a semblé bon au St. Esprit et à nous de ne mettre sur vous aucun autre fardeau que ces choses-ci qui sont nécessaires : qu’on s’abstienne des choses sacrifiées aux idoles, du sang, de ce qui est étouffé et de la fornication (Act. 15 : 9—29). Ces suggestions même n’étaient données que comme avis et non comme faisant partie de la loi mosaïque avec les châtiments qui y étaient attachés.

La Tour de Garde de juin 1910 – page 94

La consommation de sang n’a été interdite qu’en 1927, sous la direction de Rutherford, lorsque la Watchtower a affirmé que l’alliance avec Noé était éternelle.

Dieu dit à Noé qu’il pouvait se nourrir de toute créa­ture vivante, à l’exception du sang, parce que la vie ré­side dans le sang.

La Tour de Garde de Mars 1928 (en français) – Page 35

II est permis de tuer les animaux dont on a besoin pour se nourrir; pourtant, on ne doit pas en absorber le sang, car la vie est dans le sang et elle appartient à Jéhovah. « Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture: je
vous donne tout cela, comme l’herbe verte. Seule­ment, vous ne mangerez point d.e chair avec son âme, avec son sang » (Genèse 9: 3, 4). La vie de toute créature terrestre est dans son sang ; et cette vie appartenant à Jéhovah, la loi divine veut que le sang de l’animal abattu pour servir d’aliment doit être versé, répandu pour Jéhovah. Tuer des bêtes par simple sport et non par nécessité consti­tue certainement une violation de la loi divine et naturellement aussi de l’alliance perpétuelle.

… Ainsi donc, il était permis de tuer pour le manger tout animal pur, mais on devait répandre son sang, ne pas le consommer, parce que le sang représente la vie.

La Tour de Garde du 1ᵉʳ février 1939 – Pages 36 et 37

Dans quelle mesure doit-on prendre au sérieux les enseignements médicaux de la Watchtower du début des années 1900 ? C’est à cette époque que le rédacteur en chef de l’Âge d’or, Woodworth, a affirmé que « la médecine est issue de la démonologie » et a condamné la vaccination, les femmes qui se coupent les cheveux, le chewing-gum, l’utilisation de casseroles en aluminium et la consommation de petits déjeuners (médicaux). Voir changements médicaux.


Cependant, les transfusions sanguines ont continué à être autorisées et, en 1945, l’édition néerlandaise de Consolation a critiqué l’interdiction des transfusions sanguines en la qualifiant de manque de pitié.

Le refus des transfusions est une invention de pharisiens (1945)

Lorsque nous perdons la vie parce que nous refusons des inoculations, cela ne témoigne pas d’une justification du nom de Jéhovah. Dieu n’a jamais édicté de règles interdisant l’utilisation de médicaments, d’inoculations ou de transfusions sanguines. C’est une invention des gens qui, comme les Pharisiens, laissent de côté la miséricorde et l’amour de Jéhovah.

Consolation (néerlandais) – Septembre 1945 – Page 29

Interdiction progressive

C’est dans la Tour de Garde du 1er juillet 1945 qu’a été abordée pour la première fois la question de savoir si l’interdiction de Dieu s’appliquait également au sang humain. Elle mentionnait les transfusions sanguines, sans toutefois les interdire directement.

Voyez donc que le Dieu très haut et très saint a donné des instructions claires quant à la disposition du sang, en harmonie avec son alliance éternelle conclue avec Noé et tous ses descendants ; et voyez que le seul usage du sang qu’il a autorisé afin de fournir la vie à l’humanité était l’usage du sang comme propitiation ou expiation pour le péché ; et voyant que cela devait se faire sur son saint autel ou à son propitiatoire, et non en prenant ce sang directement dans le corps humain ; il incombe donc à tous les adorateurs de Jéhovah qui recherchent la vie éternelle dans son nouveau monde de justice de respecter le caractère sacré du sang et de se confirmer à la juste décision de Dieu concernant cette question vitale.

La Tour de garde du 1ᵉʳ juillet 1945 (anglais) – Page 201

Ce n’est que dans les années 1950 que la Watchtower a spécifiquement décrit sa censure des transfusions sanguines, plus de 80 ans après la création de la Watch Tower Society. Si la doctrine du sang est si importante, on peut se demander pourquoi Dieu a attendu tant de décennies avant de la révéler ainsi par l’intermédiaire de la Watchtower.

La Watchtower n’a pas attendu les années 1940 pour introduire ce décret sous prétexte que c’est à cette époque que les transfusions sanguines ont été introduites dans la médecine. Les transfusions sanguines étaient utilisées bien avant la création de la Watchtower. En fait, la Tour de garde du 1ᵉʳ juillet 1945 cite le volume 4 de l’Encyclopedia Americana, édition révisée de 1929, qui stipule :

Les transfusions sanguines remontent à l’époque des anciens Égyptiens. Le cas le plus ancien rapporté est celui pratiqué sur le pape Innocent VIII en 1492. … C’est à la fin du 18e et au début du 19e siècle que les travaux les plus actifs visant à établir la transfusion comme procédure chirurgicale après une hémorragie ont été réalisés.

Les transfusions sanguines ont été utilisées avec succès pour soigner les humains au début des années 1800. Les groupes sanguins ABO ont été identifiés en 1930 et la première banque du sang a été créée en 1932. Voir l’historique des transfusions sur bloodbook.com.

Dans les années 40, on apprit à dissocier les différents éléments du sang.

Réveillez-vous du 22 octobre 1990 – page 4

Dans la Tour de garde du 1ᵉʳ avril 1952, pages 111 à 112, il est précisé en détail que les Témoins de Jéhovah ne doivent pas utiliser de sang sous quelque forme que ce soit.

Le numéro du Réveillez-vous du 22 janvier 1952 relatait l’expérience de parents Témoins de Jéhovah refusant une transfusion sanguine pour leur enfant mourant, citant les propos de la mère ;

J’ai toujours désiré une petite fille ; mais nous ne pouvons transgresser la loi de Jéhovah : Il nous a donné ses commandements, il a dit qu’en les observant nous vivrions. Si nous ne les observons pas, il nous rejettera. Nous croyons qu’il est plus important d’observer ses commandements que de les violer délibérément en donnant du sang à mon enfant.

Réveillez-vous du 22 janvier 1952 – Page 3

La transfusion sanguine est restée une question de conscience dans les années 1950 et n’a pas été considérée comme un délit d’excommunication.

Cependant, les groupes n’ont jamais reçu aucune Instruction relative à l’exclusion de celui qui accepterait une transfusion ou l’approuverait. Nous laissons à Jéhovah, le Juge suprême, le jugement de tels violateurs de la loi de Dieu à propos de la sainteté du sang.

La Tour de Garde du 1ᵉʳ février 1959 – Page 48

Devient un délit d’exclusion

En 1961, les transfusions sanguines sont devenues un délit d’exclusion, fait marquant un tournant dans l’importance de cette doctrine.

En accord avec cette compréhension, à partir de 1961 ceux qui ne respectaient pas cette exigence divine, qui acceptaient une transfusion de sang et ne manifestaient aucun repentir, ont été exclus des congrégations des Témoins de Jéhovah.

 Les Témoins de Jéhovah Prédicateurs du Royaume de Dieu – 1993 – Page 183

La Tour de Garde du 1ᵉʳ avril 1962 (en 1961 dans la version anglaise) détaillait la mesure d’exclusion à l’encontre des membres acceptant une transfusion sanguine, dans la rubrique « Questions de lecteurs ».

Tour de garde du 1ᵉʳ avril 1962 – Pages 111 et 112

Cela s’applique à un témoin de Jéhovah qui consomme ou transfuse du sang ou à un parent qui autorise ses enfants à recevoir une transfusion sanguine. Et ce, bien que le Nouveau Testament n’ait jamais mentionné la consommation de sang comme motif d’expulsion de la congrégation.

La vaccination

1921 – Interdit

À partir de 1921, une série d’articles a été présentée dans le périodique l’Age d’Or décrivant les vaccinations comme allant à l’encontre de l’alliance éternelle de Dieu (Age d’Or du 12 oct. 1921 p.17 ; 4 fév. 1931 p.293). Voir article Conseils médicaux – La vaccination.

1953 – Autorisé

Après 30 ans, la Société Watchtower est revenue à sa position initiale, autorisant à nouveau la vaccination. (La Tour de Garde du 15 juillet 1953 – page 223)

Les transplantations d’organes

Autorisé à l’origine

Les greffes d’organes ont été décrites à l’origine comme « merveilleuses et utiles ». (Réveillez-vous (anglais) du 22 décembre 1949 – page 20)

1968 – Interdit

Les greffes sont interdites aux Témoins, qui les considèrent comme du cannibalisme. Cela a continué à être le cas dans les années 1970. (La Tour de Garde du 15 août 1968 – Pages 509, 510, 511)

1980 – Autorisé

La Société a annulé la décision et les greffes sont redevenues acceptables. (La Tour de Garde du 15 juin 1980 – Page 31)

La consommation de sang

Autorisé à l’origine

À l’origine, le sang pouvait être mangé. (La Tour de Garde en anglais du 15 nov. 1892, pages 349-352, La Tour de Garde en anglais du 15 avril 1909, pages 116-117, La Tour de Garde en français de juin 1910 – page 94)

1928 – Interdit

Le sang ne pouvait plus être consommé (La Tour de Garde de Mars 1928 – Page 35)

Le sérum sanguin

Le sérum est le liquide sanguin débarrassé de ses cellules et des protéines de la coagulation. C’est le liquide surnageant obtenu après coagulation et centrifugation du sang dans un tube « sec », c’est-à-dire sans inhibiteur de la coagulation. À l’inverse du plasma, qui lui est obtenu par simple centrifugation sans coagulation préalable (donc prélevé dans un tube contenant des anticoagulants), le sérum est débarrassé des facteurs de coagulation et du fibrinogène, consommés par la coagulation.

1954 – Interdit

Nous savons également qu’il faut 75 centilitres de sang pour obtenir la quantité suffisante d’une injection de protéine, ou partie du sérum connu sous le nom de globuline gamma. Devant les témoignages précités, montrant combien sont douteux les résultats de ces injections de sang humain, on se demande si leur emploi est justifiable. En outre, ceux qui s’intéressent à l’aspect biblique de la question se rendront bien compte que, puisqu’il s’agit d’un produit extrait du sang entier, l’injection de la globuline gamma tombe dans la même catégorie que la transfusion sanguine. Or, Jéhovah interdit l’absorption du sang. Voir Lévitique 17:10-14; Actes 15:20, 28, 29

Le Réveillez-vous du 22 avril 1954 – Page 4

1959 – Acceptable

La Tour de Garde du 15 août 1959 – Page 256

1963 – Interdit

La Tour de Garde du 1ᵉʳ septembre 1963, pages 535 et 536

1965 – Acceptable

La Tour de Garde du 1ᵉʳ mai 1965 – Pages 284 à 287

1974 – Question de conscience

La Tour de Garde du 1ᵉʳ septembre 1974 – Page 543

L’hémodilution

Technique qui consiste, avant une opération chirurgicale à risque hémorragique, à prélever deux ou trois unités de sang de 400 millilitres environ à un sujet (en les remplaçant par un liquide moins dense) afin de pouvoir, à la fin de l’intervention ou juste après, les lui réinjecter. – Larousse.

1972 – Interdit

Les hommes de science re­cherchent sans cesse de nou­velles méthodes chirurgicales. Le Journal, de l’Association des médecins américains (angl.) du 15 novembre 1971, explique comment procéder dans une opération à cœur ouvert. Au début de l’opération, on prélève sur le malade une importante quantité de sang, que l’on garde dans un sac en plastique spécial. Bien que ce sac soit relié à l’o­péré au moyen d’un tube, le sang prélevé et conservé ne circule plus dans le corps du malade. On le remplace par un réparateur du volume plas­matique, qui dilue le sang encore dans les veines et s’élimine petit à petit au cours de l’opération. Vers la fin de celle-ci, on élève le sac contenant le sang que l’on transfuse dans le corps de l’opéré. Le New York Times du 9 no­vembre 1971 fait mention d’une méthode quelque peu semblable. Quelques jours avant l’opéra­tion, on prélève, pour les conserver, jusqu’à deux litres de sang environ. Au cours de l’intervention chirurgicale, ce sang est transfusé dans le malade ; ce procédé évite les risques de contamination et les mélanges de sangs incom­patibles. Ces techniques inté­ressent les chrétiens, car elles vont à l’encontre de la Parole de Dieu. La Bible enseigne en effet qu’il n’est pas per­mis de prélever du sang pour le conserver et l’utiliser de nouveau.

Réveillez-vous du 8 juin 1972 – Page 30

1982 – Objectionnable (VO) ou Interdit (VF)

Les Témoins croient qu’il faut faire disparaître le sang qui sort de l’organisme; c’est pourquoi ils n’acceptent pas l’autotransfusion ou le stockage de leur sang. Les techniques de prélèvement péropératoires ou d’hémodilution qui impliquent le stockage de sang sont pour eux inacceptables (contestables en anglais). Toutefois, de nombreux Témoins acceptent l’emploi du dialyseur ou du cœur-poumon artificiel (à condition que l’amorce soit faite avec des produits non sanguins), de même que la récupération péropératoire quand la circulation extra-corporelle n’est pas interrompue. Le médecin devra s’entretenir avec son patient pour savoir ce que lui dicte sa conscience

Réveillez-vous du 22 septembre 1982 – page 25 (à comparer avec la version anglaise)

1983 – Acceptable

C’est avec cette idée à l’esprit, et pas seulement pour accéder aux requêtes des Témoins de Jéhovah, que Denton Cooley (de Houston, au Texas) réalise des opérations à cœur ouvert depuis plus de sept ans maintenant en remplaçant chaque fois que c’est possible les transfusions par des hémodilutions, méthode qui consiste à diluer le sang du patient avec une solution de glucose et d’héparine.

Réveillez-vous du 22 juin 1983 – Page 16

Transfusions sanguines

Autorisé à l’origine

Les transfusions sanguines et le don de sang en vue d’une transfusion sont recommandés (L’Âge d’or du 29 juillet 1925, p.683, Consolation du 25 décembre 1940 p.19).

1945 – Interdit

Les transfusions sanguines ont d’abord été considérées comme erronées (La Tour de garde du 1ᵉʳ juillet 1945 (en anglais) – Pages 198 à 201)

Voyez donc que le Dieu très haut et très saint a donné des instructions claires quant à la disposition du sang, en harmonie avec son alliance éternelle conclue avec Noé et tous ses descendants ; et voyez que le seul usage du sang qu’il a autorisé afin de fournir la vie à l’humanité était l’usage du sang comme propitiation ou expiation pour le péché ; et voyant que cela devait se faire sur son saint autel ou à son propitiatoire, et non en prenant ce sang directement dans le corps humain ; il incombe donc à tous les adorateurs de Jéhovah qui recherchent la vie éternelle dans son nouveau monde de justice de respecter le caractère sacré du sang et de se confirmer à la juste décision de Dieu concernant cette question vitale.

1961 – Devient un délit d’exclusion

En 1961 il a été clairement spécifié que la législation sur le sang s’applique à la fois au sang total et aux composants du sang tels que les fractions sanguines et l’hémoglobine.

Voir Les Témoins de Jéhovah Prédicateurs du Royaume de Dieu – 1993 – Page 183.

Si vous avez des raisons de croire qu’un produit contient du sang… Par exemple, on peut lire sur l’étiquette qu’un produit contient de l’albumine… Vous apprendrez alors que l’albumine ne se trouve pas seulement dans le sérum sanguin, mais encore dans le lait et les œufs… Si nous lisons sur l’étiquette qu’un tube de comprimés que ceux-ci contiennent de l’hémoglobine, de telles recherches révéleront que ces comprimés ont été préparés avec des éléments qui composent le sang. Un chrétien sait ainsi, sans l’avoir demandé à personne, qu’il devrait éviter une telle préparation.

La Tour de Garde du 1ᵉʳ décembre 1962 – Pages 559 et 560

1982Redevient progressivement partiellement autorisé

1982 – Les composants sanguins sont énumérés et certains composants mineurs sont autorisés. Les composants majeurs et l’hémodilution sont interdits.

Toutefois, la croyance religieuse n’interdit pas formellement l’emploi d’éléments comme l’albumine, les immunoglobulines, et les préparations contre l’hémophilie. Il appartient à chaque Témoin de décider personnellement s’il doit les accepter.

Réveillez-vous du 22 septembre 1982 – page 25

1995 – L’hémodilution normovolémique aiguë (HNA) et la procédure de récupération du sang autologue (Cell Saver) sont acceptables même si elles sont brièvement stockées en dehors du sang. La Tour de Garde du 1ᵉʳ août 1995 – Page 30

2000 – Changement majeur dans la politique du sang, tout le sang étant désormais autorisé lorsqu’il est converti en fractions mineures.

Pour ce qui est des fractions de l’un quelconque des composants majeurs du sang, chacun se détermine individuellement, en conscience, après avoir bien réfléchi dans la prière.

La Tour de Garde du 15 juin 2000 – Pages 29 à 31

La Tour de Garde du 15 juin 2004, pages 19 à 23, contient une discussion détaillée sur le sang, et inclut un tableau pour montrer graphiquement que les transfusions de sang total et de composants « majeurs » sont interdites. Les composants « majeurs » sont les globules rouges, les globules blancs, le plasma et les plaquettes. Toutefois, des fractions de ces quatre composants peuvent être utilisées. Ce même concept est réapparu en 2006 et 2008.

Gardez-vous dans l’amour de Dieu 2008 – page 206

En d’autres termes, lorsque le sang est décomposé en composants suffisamment petits, il peut être transfusé à 100 % par les Témoins de Jéhovah.

Hémoglobine

L’hémoglobine est ce qui fait que le sang est du sang, car elle transporte l’oxygène. Elle est également un composant majeur du sang en termes de poids, représentant 33 % des globules rouges et 14 % du sang total. En tant que telle, l’autorisation de l’hémoglobine vide de son sens l’ensemble de la politique de la Watchtower concernant le sang.

1992 – Spécifiquement interdit

Évidemment, il est bien de ne pas consommer de produits qui comportent, dans la liste de leurs ingrédients, des noms tels que sang, plasma sanguin, plasma, protéines plasmatiques (ou globulines) ou fer de l’hémoglobine (ou globine).

La Tour de Garde du 15 octobre 1992 – Page 31

2000 – Autorisé indirectement

La Tour de Garde du 15 juin 2000 indiquant que des fractions des quatre composants sanguins sont autorisées, l’hémoglobine a été indirectement autorisée, étant une fraction des globules rouges. La même conclusion peut être tirée du tableau de 2004.

2006 – Spécifiquement autorisé

Dans le Ministère du Royaume de novembre 2006, page 5, un tableau indique spécifiquement que l’hémoglobine est une décision personnelle.

Administrer une transfusion sanguine

Une infirmière ou un médecin peut administrer une transfusion sanguine sur ordre d’un supérieur. En 2018, le Collège Central a décidé que cette politique était erronée. Comment se fait-il qu’au 21ᵉ siècle, la Watchtower change encore d’avis sur un aspect aussi fondamental des transfusions sanguines ?

1999 – Autorisé

Des chrétiens qui travaillent dans des hôpitaux ont été obligés de prendre en compte ce facteur, l’autorité. Un médecin peut avoir l’autorité pour prescrire les médicaments ou le traitement d’un patient. Même si son patient n’y voit pas d’inconvénient, comment un chrétien médecin, détenteur de l’autorité, pourrait-il ordonner une transfusion de sang ou pratiquer un avortement, sachant ce que la Bible dit dans ces domaines ? En revanche, une infirmière employée à l’hôpital n’aura pas la même autorité. Dans le cadre de son travail habituel, un médecin lui demandera peut-être de procéder à une analyse de sang dans un but quelconque ou de s’occuper d’une patiente venue se faire avorter. En se fondant sur l’exemple rapporté en 2 Rois 5:17-19, elle estimera peut-être qu’elle est en droit, par humanité, d’offrir ses services à un patient dans la mesure où elle n’a pas l’autorité pour ordonner une transfusion ou pratiquer un avortement.

La Tour de garde du 15 avril 1999 – Page 29

2018 – Interdit

Nous souhaitons vous informer d’une nouvelle politique concernant la question de savoir si un chrétien peut administrer une transfusion sanguine si un supérieur lui en donne l’ordre. La politique précédente était que la décision d’obéir ou non à un tel ordre relevait d’une décision personnelle et consciencieuse. Cependant, après avoir examiné attentivement la question, le Collège Central a déterminé que l’administration d’une telle transfusion est si étroitement liée à une pratique non scripturale que l’on devient incontestablement complice d’une pratique erronée. Par conséquent, il ne serait pas approprié pour un chrétien d’administrer une transfusion sanguine, quelles que soient les circonstances

Lettre de la Watchtower – À tous les comités de liaisons hospitaliers (anglais). Le 15 juin 2018 – 6/15/18-E

En 2023, ce changement n’a toujours pas été publié dans une quelconque publication de la Watchtower et reste inconnu de la plupart des Témoins de Jéhovah. Pour comprendre les implications de ce changement, voir cette page.

Détermination des composants à autoriser

En 1959, les critères pour déterminer ce qui est acceptable sont liés au fait que les composants « nourrissent » le corps, ce qui a conduit à l’autorisation des sérums.

Quoique Dieu ne destine pas l’homme à contaminer son système sanguin par des vaccins, des sérums ou de faibles volumes de sang, il ne semble pas que cette façon de faire soit comprise dans la volonté exprimée de Dieu qui défend d’absorber ce liquide. C’est pourquoi chacun doit juger s’il veut ou non accepter ce genre de médicament.

La Tour de Garde du 15 août 1959 – Page 256

En 1982, le concept d’alimentation a été remplacé par l’examen de la question de savoir si une fraction était un composant « majeur ». Les composants majeurs sont interdits, mais certains composants mineurs sont autorisés.

Bien que ces versets ne soient pas exprimés en langage médical, les Témoins considèrent qu’ils excluent l’emploi de transfusions de sang, d’hématies concentrées, de plasma sanguin, ainsi que l’administration de globules blancs et de plaquettes sanguines. Toutefois, la croyance religieuse des Témoins de Jéhovah n’interdit pas formellement l’emploi d’éléments comme l’albumine, les immunoglobulines et les préparations contre l’hémophilie. Il appartient à chaque Témoin de décider personnellement s’il doit les accepter.

Réveillez-vous du 22 septembre 1982 – page 25

En 1990, la considération pour laquelle les composants mineurs peuvent être utilisés était liée au transfert du placenta.

Un chrétien peut prendre en considération le fait que des fractions protéiniques du plasma passent naturellement du système vasculaire d’un individu à celui d’un autre (le fœtus) lorsqu’il doit décider s’il va accepter ou non des injections d’immunoglobulines, d’albumine ou d’autres fractions plasmatiques. Certains se diront peut-être qu’ils peuvent les accepter en tout bonne conscience ; d’autres penseront qu’ils ne le peuvent pas. C’est à chacun de trancher personnellement cette question devant Dieu.

La Tour de Garde du 1ᵉʳ juin 1990 – Page 31

En 2000, la règle a été considérablement simplifiée. Un composant « majeur » ne peut pas être utilisé, mais un composant « mineur » peut l’être, bien que la section suivante montre qu’il n’y a aucune base ou logique derrière un tel raisonnement. Cette distinction est identifiée dans le livre Gardez-vous dans l’amour de Dieu (2008).

Un document remis au comité de liaison hospitalier en 2000 décrit plus en détail ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas (en anglais).

La position des Écritures sur le sang

La consommation de cellules sanguines n’est pas un problème dans la Bible, car la viande pouvait être consommée même si elle contenait du sang. Il s’agissait de respecter le caractère sacré de la vie. Bien que les lois bibliques sur le sang aient changé au fil du temps, le respect de la vie n’a jamais changé. Refuser du sang dans une situation de vie ou de mort, est-ce faire preuve d’un tel respect ? Il est intéressant d’examiner l’évolution des Écritures.

Lois Noahides

Après le déluge, Dieu a donné à Noé ce que les Juifs appellent les sept lois noahides.

Depuis l’époque de Noé, il existe sept lois que les non-Juifs devaient respecter après être devenus des adorateurs du Dieu d’Abraham. Garder les lois de Noé ne vous a pas sauvé – même les Juifs savent que garder la loi ne sauve pas. Seul le Messie peut sauver. Ces lois sont simplement des instructions pour notre propre bien. Le mot « loi » signifie « instruction ». Les lois de Noé, basées sur la Genèse 9, sont les suivantes :

  • Se comporter de manière juste dans toutes les relations et établir des cours de justice.
  • S’abstenir de blasphémer le nom de Dieu.
  • S’abstenir de pratiquer l’idolâtrie.
  • Éviter les pratiques immorales, en particulier l’inceste et l’adultère.
  • Éviter de verser le sang de son prochain.
  • S’abstenir de voler son prochain.
  • S’abstenir de manger un membre arraché à un animal vivant »
auburn.edu

Ce sont les seules lois que les Juifs considèrent comme contraignantes pour les Gentils, et aucune ne concerne la consommation de sang.

La Watchtower prétend que le commandement de s’abstenir de sang a été donné par Noé.

Dieu a donné à Noé et à sa famille la permission de manger de la chair animale. Il leur a imposé cette seule restriction : ne pas manger de sang (Genèse 9:3, 4).

La Tour de Garde du 1ᵉʳ octobre 2008 – Page 31

Genèse 9:4 ne parle pas de manger du sang, mais il a plutôt été dit à Noé :

Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang.

Genèse 9:4

Ce commandement concerne le respect de la vie animale pendant le rituel de l’abattage. Il n’indique pas que le sang ne peut pas être mangé. Dans sa formulation hébraïque stricte, il signifie que la chair d’un animal ne doit pas être arrachée pour être mangée, alors que l’animal est encore vivant. En général, cela signifie que par respect pour la vie d’un animal, celui-ci doit être saigné lorsqu’il est tué pour être mangé ; c’est un commandement contre la consommation de choses étouffés.

La Watchtower l’utilise comme un passage clé pour montrer que les transfusions sanguines ne doivent pas être pratiquées, en essayant de l’appliquer à la consommation de sang humain. Aucun de ces points n’est abordé dans cette Écriture.

La Watchtower a reconnu a initialement reconnu que Genèse 9:4 ne s’appliquait pas à la consommation de sang, comme le montre l’article suivant, qui tentait de prouver que les vaccinations étaient erronées.

Tous les esprits raisonnables doivent conclure que ce n’est pas le fait de manger le sang que Dieu a réprouvé, mais le fait de mettre le sang de la bête en contact avec le sang de l’homme.

L’Âge d’Or du 4 février 1931 – Page 294

Montrant que la loi de Noé était liée à l’acte de tuer un animal, plutôt qu’au sang lui-même, le Deutéronome 14:21 autorise les Israélites à vendre des animaux non saignés trouvés morts comme nourriture pour des « résidents étrangers » et des « étrangers ». Cela s’explique par le fait que le résident étranger était lié par la Loi Noahide, mais pas par la loi mosaïque.

Loi Mosaïque

La loi mosaïque a donné plus de 600 lois à la nation d’Israël, complétant ainsi considérablement les lois données à Noé. Pour la première fois, une loi stipule qu’il est interdit de manger du sang, sous peine de mort.

Si un homme de la maison d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux mange du sang d’une espèce quelconque, je tournerai ma face contre celui qui mange le sang, et je le retrancherai du milieu de son peuple.

Lévitique 17:10

Cependant, cela aussi était lié au rituel de la saignée d’un animal tué pour la nourriture, et non au sang lui-même. C’est ce qui ressort de Lévitique 17:15 ;

Toute personne, indigène ou étrangère, qui mangera d’une bête morte ou déchirée, lavera ses vêtements, se lavera dans l’eau, et sera impure jusqu’au soir ; puis elle sera pure.

Lévitique 17:15

Si l’animal était déjà mort, la peine de mort ne s’appliquait pas à la consommation d’un animal non saigné ; les personnes concernées étaient tenues de se laver car elles étaient impures après avoir manipulé un cadavre.

Toute la loi mosaïque a cessé lorsque Jésus est mort. (Romains 10:4). Comme la loi mosaïque ne s’applique plus aux chrétiens, les lois mosaïques concernant le sang ne doivent pas être respectées. La mort de Jésus a mis fin à l’approche légaliste de la vie dictée par la loi mosaïque. Sa déclaration selon laquelle les chrétiens ne sont pas souillés par ce qu’ils mangent inclurait la loi mosaïque couvrant des choses telles que le porc, les huîtres et le sang.

Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme.

Matthieu 15:11

Il n’est hors de l’homme rien qui, entrant en lui, puisse le souiller ; mais ce qui sort de l’homme, c’est ce qui le souille.

Marc 7:15

David

D’après David, nous voyons que la réglementation sur le sang concernait le rituel de l’abattage pour la nourriture. David n’était pas tenu de saigner les ours et les lions tués pour protéger ses moutons. (1 Samuel 17:34-36).

En 2 Samuel 23:13-17, lorsque les hommes puissants ont risqué leur vie pour aller chercher de l’eau fraîche pour David, celui-ci a versé l’eau à Jéhovah (comme il est ordonné pour le sang) et a réprimandé ces hommes pour ne pas avoir fait preuve de sainteté pour leur propre vie. Les mots qu’il a utilisés sont éclairants.

(David) refusa de la boire et la versa par terre devant Jéhovah. Il dit : « Ô Jéhovah, je ne peux même pas imaginer boire cette eau ! Ce serait comme si je buvais le sang des hommes qui ont risqué leur vie pour me l’apporter ! » Il refusa donc de la boire.

Le parallèle que fait David entre l’eau, le sang et la vie montre que ce n’est pas le sang littéral qui est important pour Jéhovah, mais plutôt le respect de la vie. Jéhovah condamne le gaspillage inconsidéré de la vie.

Les premiers chrétiens

Comme nous l’avons vu plus haut, Jésus a montré que le maintien de la vie a toujours été plus important que la stricte adhésion à la loi mosaïque. La raison d’être des exigences strictes de la loi mosaïque était de montrer la nécessité du sacrifice de Jésus en guise de rançon. En tant que telle, la loi mosaïque a cessé de s’appliquer lorsque Jésus est mort pour l’humanité.

il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses; il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix;

Colossiens 2:13b, 14

La Watchtower a cependant utilisé la loi mosaïque pour formuler sa position sur le sang.

Un chirurgien demandera parfois à son patient de faire mettre de côté un peu de son sang quelques semaines avant une opération, afin de pouvoir le lui transfuser en cas de besoin (transfusion autologue différée, ou TAD). Pareille collecte, mise en réserve et transfusion de sang va directement à l’encontre des instructions énoncées dans le Lévitique et le Deutéronome. Le sang ne doit pas être conservé ; il doit être versé, en quelque sorte rendu à Dieu. Certes, la Loi mosaïque n’est plus en vigueur, mais les Témoins de Jéhovah respectent les principes divins qu’elle renferme, et ils sont déterminés à « s’abstenir du sang ». Voilà pourquoi ils ne donnent pas ce sang qui devrait être « versé » ni ne le mettent en réserve en prévision d’une transfusion. Ces pratiques s’opposent à la loi de Dieu.

La Tour de Garde du 15 octobre 2000 – Pages 30 et 31

En utilisant la loi mosaïque pour créer une législation contraignante pour ses adeptes, la Watchtower sape la valeur du sang du Christ par le biais de la rançon. Paul a mis en garde contre ceux qui reviennent à la loi mosaïque ;

Mais ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour le même voile demeure quand, ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Jusqu’à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs coeurs;

2 Corinthiens 3:14-15

Actes 15 – S’abstenir de sang ?

Il y a une occasion qui, à première vue, peut sembler compliquer la question du sang, et c’est l’Écriture clé utilisée par la Watchtower pour justifier sa position. Dans Actes 15:20, il est dit que les Apôtres et les Anciens ont décrété de « s’abstenir de sang ». À première vue, on peut en déduire que la loi mosaïque devait continuer à s’appliquer aux chrétiens en ce qui concerne la consommation de sang. C’est ainsi que les Témoins de Jéhovah interprètent actuellement Actes 15 et c’est la raison principale pour laquelle ils refusent les transfusions sanguines.

Actes 15:20 ne s’applique pas aux transfusions sanguines lorsque ce passage est interprété dans son contexte historique et religieux. La majorité des religions chrétiennes ne le considèrent pas comme un commandement contraignant et le pasteur Russell ne l’a pas non plus compris comme tel. Comme nous l’avons déjà montré, la loi noahide sur le sang n’interdisait pas de manger du sang, mais visait à faire preuve de respect lors de la mise à mort d’un animal. Les transfusions sanguines n’impliquent pas d’ôter la vie.

Le commandement des Actes :

  • n’est pas un commandement contraignant pour tous les individus.
  • Ne fait pas référence aux transfusions sanguines.

La situation dans les Actes était très spécifique. Les chrétiens juifs avaient du mal à accepter les chrétiens païens, notamment en ce qui concerne la circoncision. Paul, l’apôtre des nations, convertissait les païens et enseignait à juste titre qu’ils n’étaient pas obligés de suivre la loi mosaïque. Les judaïsants étaient un groupe de chrétiens juifs qui prétendaient être supérieurs aux chrétiens païens parce qu’ils suivaient la loi mosaïque. Comme l’explique la Nouvelle encyclopédie catholique, les judaïsants étaient ;

Un parti de chrétiens juifs de l’Église primitive, qui soit soutenaient que la circoncision et l’observance de la loi mosaïque étaient nécessaires au salut et souhaitaient par conséquent les imposer aux convertis païens, soit les considéraient au moins comme toujours obligatoires pour les chrétiens juifs.

Les apôtres et les hommes plus âgés se sont réunis pour discuter de l’application de la loi mosaïque et sont arrivés à la conclusion que l’observation de la loi mosaïque n’était pas nécessaire. Toutefois, ils recommandèrent que « les croyants d’entre les nations » observent quatre éléments de la loi mosaïque.

À l’égard des païens qui ont cru, nous avons décidé et nous leur avons écrit qu’ils eussent à s’abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l’impudicité.

Actes 21:25

Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive des choses dont il faut s’abstenir (le meurtre étant une omission évidente), alors pourquoi cette liste inhabituelle a-t-elle été donnée. C’était pour éviter que les frères juifs ne trébuchent. Ceci a été expliqué dans la Tour de garde du 15 avril 1909 (anglais) pages 116-117 et c’est la compréhension chrétienne commune. La Nouvelle Encyclopédie Catholique déclare ;

Ces quatre interdictions ont été imposées dans un souci de charité et d’union. Comme elles interdisaient des pratiques particulièrement détestées par tous les juifs, leur observation était nécessaire pour ne pas choquer les frères juifs et pour permettre des relations libres entre les deux classes de chrétiens. Avec la disparition de la communauté judéo-chrétienne de Jérusalem au moment de la rébellion (67-70 après J.-C.), la question de la circoncision et de l’observance de la Loi cessa d’avoir de l’importance dans l’Église et devint bientôt une question sans issue.

The Catholic Encyclopedia, Volume VIII Copyright 1910 par Robert Appleton Company Online Edition Copyright 2003 par K. Knight, affiché sur newadvent.org en date du 17 Sep 2005

Comment les érudits et Russell parviennent-ils à cette conclusion ? Tout d’abord, la loi mosaïque ayant cessé de s’appliquer, il n’est pas logique que les chrétiens soient tenus de n’en retenir que cette partie. C’est particulièrement vrai si l’on considère que ces quatre choses ne sont pas les seules règles mosaïques qu’un chrétien doit suivre, et qu’elles ne sont pas non plus les plus importantes.

Jacques a expliqué pourquoi les quatre points mentionnées dans Actes 15:20 ont été spécifiquement choisies dans le verset suivant.

19. Après les avoir salués, il raconta en détail ce que Dieu avait fait au milieu des païens par son ministère. Quand ils l’eurent entendu, ils glorifièrent Dieu. 20. Puis ils lui dirent: Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi. 21. Or, ils ont appris que tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les païens à renoncer à Moïse, leur disant de ne pas circoncire les enfants et de ne pas se conformer aux coutumes.

Actes 21:19-21

La loi de Moïse était lue dans les synagogues chaque sabbat. Le passage de Lévitique 17:1 à 18:27 s’appliquait à la fois aux Juifs et aux païens. Ce passage contient les mêmes quatre exigences, énumérées dans l’ordre exact que celui donné dans Actes 21:25 (Lv 17:7 sacrifices aux idoles, Lv 17:10 consommation de sang, Lv 17:13 saignée d’un animal, Lv 18 fornication). Elles étaient considérées comme de la plus haute importance pour les Juifs car elles étaient basées sur les lois noahides.

  • Genèse 8:20 :  « Puis Noé bâtit un autel à Jéhovah » a introduit le concept d’abstention de l’idolâtrie.
  • Genèse 9:1 : « Soyez féconds, devenez nombreux et remplissez la terre ». A introduit l’idée du mariage et non de fornication
  • Genèse 9:4 : « Cependant, vous ne devez pas manger la chair avec sa vie — son sang » était l’abstinence de choses étouffées.
  • Genèse 9:6 : « Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ». Une fois de plus, nous constatons que le fondement de la loi sur le sang est le respect de la vie.

C’est pourquoi ces quatre éléments étaient si importants pour les judaïsants que les apôtres ont conclus que leur maintien était nécessaire pour éviter les trébuchements des congrégations juives environnantes.

Paul déclare expressément qu’il n’y a rien de mal à manger des aliments sacrifiés aux idoles et explique que cette interdiction a été édictée afin de ne pas faire trébucher les autres. Ce problème ne se posait que dans les congrégations qui connaissaient des difficultés entre les judaïsants et les païens.

Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu’il n’y a point d’idole dans le monde, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Car, s’il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs, néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. Mais cette connaissance n’est pas chez tous. Quelques-uns, d’après la manière dont ils envisagent encore l’idole, mangent de ces viandes comme étant sacrifiées aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillée. Ce n’est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu: si nous en mangeons, nous n’avons rien de plus; si nous n’en mangeons pas, nous n’avons rien de moins. Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne une pierre d’achoppement pour les faibles. Car, si quelqu’un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d’idoles, sa conscience, à lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées aux idoles? Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère pour lequel Christ est mort! En péchant de la sorte contre les frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ. C’est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère.

1 Corinthiens 8:4-13

Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience; car la terre est au Seigneur, et tout ce qu’elle renferme. Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu’on vous présentera, sans vous enquérir de rien par motif de conscience. Mais si quelqu’un vous dit: Ceci a été offert en sacrifice! n’en mangez pas, à cause de celui qui a donné l’avertissement, et à cause de la conscience. Je parle ici, non de votre conscience, mais de celle de l’autre. Pourquoi, en effet, ma liberté serait-elle jugée par une conscience étrangère? Si je mange avec actions de grâces, pourquoi serais-je blâmé au sujet d’une chose dont je rends grâces? Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l’Eglise de Dieu, de la même manière que moi aussi je m’efforce en toutes choses de complaire à tous, cherchant, non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés.

1 Corinthiens 10:25-33

Même si le décret d’Actes 15 dit de s’abstenir de manger des aliments sacrifiés aux idoles, Paul dit clairement qu’il n’y a rien de mal à cette pratique. Il dit qu’elle n’est mauvaise que lorsqu’elle heurte les frères, en l’occurrence les judaïsants. Le même principe s’applique au sang. Actes 15 inclut les aliments sacrifiés aux idoles, le sang et les animaux étouffés parce qu’ils provoquaient la stupeur dans les congrégations mixtes du fait qu’ils étaient lus « dans la synagogue à chaque sabbat », et non parce qu’ils étaient offensants pour Dieu. Cette question a perdu de son importance après la destruction du temple en 70 après J.-C. et n’a plus de raison d’être à notre époque.

L’abstention de sang n’est jamais mentionnée dans un autre contexte dans le Nouveau Testament. Elle n’est jamais mentionnée comme une raison d’éviter un frère. En 1 Corinthiens 5, Paul ne mentionne pas le fait de manger du sang comme une raison de « cesser de se mélanger » avec un frère, et Jean ne le mentionne pas non plus. Dans Apocalypse 21:8 et 1 Corinthiens 6, le sang n’est pas mentionné comme une raison de ne pas hériter du Royaume de Dieu. Si le fait d’éviter le sang était une exigence clé de Dieu, il serait mentionné aux côtés de péchés tels que la fornication, le meurtre et l’idolâtrie, qui sont condamnés à maintes reprises dans le Nouveau Testament.

Transfusions sanguines et viol

La Watchtower compare une transfusion sanguine imposée par un tribunal à un viol.

Ceci est particulièrement vrai du fait que la Bible associe l’interdiction d’absorber du sang à celle de commettre la fornication. De même que les Témoins résistent à une tentative de viol — qui est une atteinte à la pureté sexuelle — de même ils résistent à toute tentative d’un tribunal pour leur imposer une transfusion sanguine — forme d’atteinte à l’intégrité du corps.

La Tour de Garde du 15 septembre 1980 – Page 23

Une sœur a répondu à un juge que dans un tel cas elle ne serait pas responsable de sa décision à lui. Bien
que ce fût exact dans un sens, le juge en a déduit que, puisqu’elle ne serait pas tenue pour responsable, il endosserait la responsabilité à sa place. Et il a ordonné une transfusion. Vous devez comprendre qu’en posant ces questions certains cherchent généralement à contourner votre refus du sang. Ne leur cédez pas par inadvertance! Comment donc éviter tout malentendu? Vous pourriez répondre:

« Si d’une façon ou d’une autre on m’administrait du sang de force, cela reviendrait à me violer. Je souffrirais émotionnellement et spirituellement de cette agression pour le restant de mes jours. Je résisterais de toutes mes forces à un tel viol de mon corps. Je ferais tout mon possible pour attaquer mes agresseurs en justice, comme je le ferais si on me violait. »

Il faut montrer d’une manière forte et expressive qu’à nos yeux une transfusion forcée est aussi répugnante qu’un viol de notre corps.

Le ministère du royaume de novembre 1990 – Page 6

Le viol est généralement violent et traumatisant, avec des répercussions émotionnelles à long terme. Une transfusion sanguine n’est pas plus traumatisante que le reste d’une opération, si ce n’est que la Watchtower impose une culpabilité religieuse selon laquelle une telle procédure médicale détruira la relation d’une personne avec Dieu et ses chances de vie éternelle. Dans le cas d’une transfusion forcée, cette culpabilité est particulièrement injuste, tout comme l’affirmation selon laquelle le viol est « une agression sexuelle souillante ». Ce sentiment renvoie aux déclarations (en anglais) de la Watchtower qui associent le viol à la fornication.

Droits des enfants

Les parents ont un devoir de diligence envers leurs enfants et les autorités gouvernementales sont censées retirer un enfant à un parent qui le maltraite ou le met en danger. Il s’agit d’une question particulièrement sensible lorsque les parents laissent leurs croyances religieuses influencer les soins qu’ils prodiguent. Lorsqu’un témoin refuse une transfusion sanguine pour son enfant dans une situation de vie ou de mort, il est courant que les tribunaux se prononcent contre les témoins et administrent une transfusion, à juste titre. Bien que les traitements non sanguins soient acceptables, ils ne sont pas toujours possibles, notamment dans les salles d’urgence et en cas de perte de sang soudaine. En outre, le traitement des nourrissons est plus risqué en raison de leur plus faible volume sanguin.

La publication de la Watchtower intitulée Comment le sang peut-il vous sauver la vie ? reconnaît que l’État doit protéger les enfants, mais affirme que le refus d’une transfusion sanguine ne doit pas être considéré comme une négligence.

les chrétiens reconnaissent le bien-fondé des lois et des actions en justice destinées à protéger un enfant contre tous sévices ou toute négligence… il est certain que les autorités se doivent d’intervenir pour protéger l’enfant. Toutefois, il est clair que cela n’a rien à voir avec un autre genre de situation : quand des parents attentionnés demandent que soit utilisée une thérapeutique hautement perfectionnée, mais qui ne fasse pas appel au sang.

Laisser mourir un enfant pour des idéaux religieux n’est pas différent d’autres formes de négligence. La plupart des Témoins conviendraient qu’il est répréhensible de laisser mourir des enfants au nom des idéologies médicales d’autres groupes religieux, tels que la Science Chrétienne et la Scientologie.

La Lettre aux Anciens de mars 2022, intitulée « Comment les parents peuvent protéger leurs enfants contre l’utilisation abusive du sang », indique aux parents de former leurs enfants pour qu’ils soient convaincus que les transfusions sanguines sont mauvaises.

Protéger les enfants – spirituellement et médicalement

  1. Une conviction ferme est essentielle, car un médecin bien intentionné peut affirmer catégoriquement que le sang améliorera la condition de l’enfant.
  2. Les parents doivent être fermement résolus à « s’abstenir de sang » en le refusant à leurs enfants (Actes 15:28,29 ; Deut. 12:23, 35. Dès le début, ils doivent informer tous les prestataires de soins de santé de leur position non négociable et de leur volonté d’accepter des alternatives au sang.
  3. Les parents doivent également aider leurs enfants à développer leur propre conviction et à défendre leur foi s’ils sont confrontés à la perspective d’une transfusion (1 Pierre 3:15). Ceci est important, car certains médecins peuvent accepter de respecter les décisions de traitement concernant des mineurs qui ont fait preuve d’une maturité suffisante pour faire leurs propres choix médicaux. Certains tribunaux ont confirmé le droit de ces mineurs à agir de la sorte.

Lorsqu’un enfant naît, il n’a pas de « croyances », celles-ci lui sont imposées par ses parents. Dans le cas des Témoins de Jéhovah, on estime que deux tiers d’entre eux finissent par quitter la religion. Est-il acceptable qu’un parent mette la vie de son enfant en danger pour une croyance avec laquelle il est statistiquement peu probable que l’enfant soit d’accord à l’âge adulte ?

Les enfants des Témoins de Jéhovah sont formés à dire qu’une transfusion sanguine imposée par un tribunal est comparable à un viol.

Le juge a écrit: « D. P. a déclaré qu’elle ferait tout son possible pour résister à la transfusion. Elle considérait la transfusion comme une intrusion et la comparait à un viol. Elle a demandé à la cour de respecter son choix et de lui permettre de rester à [l’hôpital] sans lui imposer de transfusion sanguine. » Lors de cette épreuve, cette jeune fille a été aidée par l’instruction chrétienne qu’elle avait reçue. — Voir l’encadré.

Une fillette 12 ans était traitée pour une leucémie. Un organisme chargé de la protection de l’enfance a porté l’affaire devant les tribunaux afin qu’on lui administre une transfusion contre son gré. Le juge a tiré cette conclusion : « Avec le plus grand calme, L. a clairement dit au tribunal que, si on essayait de la transfuser de force, elle lutterait avec toute l’énergie dont elle est capable. Elle a dit, et je la crois, qu’elle crierait, qu’elle se débattrait, qu’elle arracherait l’aiguille de son bras et qu’elle essaierait de crever la poche de sang pendue au-dessus de son lit. Je refuse de prendre une décision qui imposerait une telle épreuve à cette enfant (…). Dans le cas de cette patiente, la thérapeutique préconisée par l’hôpital traite la maladie dans son seul aspect physique. Elle ne tient aucun compte des besoins affectifs et des croyances religieuses de la personne. »

La Tour de Garde du 15 juin 1991 – Page 17

Une telle déclaration est émotionnellement convaincante lorsqu’elle est prononcée par un enfant, mais un mineur qui a subi une vie d’endoctrinement contre les transfusions sanguines n’est pas en mesure de prendre une décision éclairée sur un sujet aussi complexe. L’enfant aura entendu à maintes reprises que les transfusions sanguines sont dangereuses et offensantes pour Jéhovah, jouant même avec ses parents à des jeux de rôle sur la manière de gérer les situations d’urgence nécessitant du sang, comme le décrit un courriel que j’ai reçu d’un lecteur (de jwfacts.com)

J’étais tellement endoctrinée que mon père avait l’habitude de faire des jeux de rôle pendant les études bibliques en famille, moi allongée sur le sol en prétendant que j’avais eu un accident de voiture et lui jouant le rôle du médecin, et nous nous entraînions à dire ce que je dirais dans la situation où l’on ferait pression sur moi pour que je reçoive une transfusion sanguine. Je sais qu’il aurait l’impression d’avoir fait ce qu’il fallait, mais je suis si heureuse de m’être réveillée et d’avoir appris à quel point cette peur de toute une vie était stupide, et à quel point elle n’est pas biblique quand on regarde ce que Jésus a enseigné sur le fait que la vie est plus importante que la loi.

Il n’est pas possible de demander aux enfants qui ont été sacrifiés pour leur religion ce qu’ils pensent de leur mort en martyr. Il est cependant possible de savoir ce que ressentent les enfants qui ont survécu à une transfusion sanguine imposée par une décision de justice. C’est le cas de Carolyn Ivey, née prématurément de parents Témoins de Jéhovah le 31 août 1975, pesant à peine 900 grammes. Les médecins ont estimé qu’une transfusion sanguine était nécessaire pour sauver sa vie et celle de ses jumeaux, et une jeune avocate a travaillé sans relâche pour que les jumeaux reçoivent le traitement requis. Julia n’a pas survécu, mais Carolyn a survécu. L’histoire reprend trois décennies plus tard.

L’avocat de Pensacola, Joel Cohen, était en train de parcourir son courrier électronique lorsqu’une phrase lui a sauté aux yeux : « Vous m’avez sauvé la vie quand j’étais bébé. » … « Cela m’a fait dresser les cheveux sur le cou », a-t-il déclaré.
L’e-mail provenait de Carolynn Ivey Evans, une femme de 36 ans de l’Ohio qui serait peut-être décédée en bas âge sans les efforts juridiques de Cohen.
Pour Carolynn Ivey Evans – elle est maintenant mariée et vit dans l’Ohio – l’e-mail adressé à Cohen faisait partie d’une recherche d’identité.
« J’ai 36 ans maintenant et je suis mère de quatre enfants », a-t-elle écrit dans un e-mail au Pensacola News Journal pour cet article. « Pendant des années, je me suis demandé ce qui était arrivé à moi et à ma sœur jumelle. J’ai commencé mes recherches il y a six mois via Internet et j’ai été tellement surpris de l’ampleur réelle de l’histoire. … J’ai donc contacté M. Cohen (pour le remercier) pour m’avoir sauvé la vie. Si M. Cohen n’avait pas combattu pour moi, je ne serais pas ici aujourd’hui ! Cela m’a fait pleurer qu’il fasse autant d’efforts.

Journal Usa Today – 2012

Il est tragique de penser aux enfants qui n’ont pas eu cette chance et qui ont été sacrifiés par la foi erronée de leurs parents. Il ne s’agit pas de minimiser la situation terriblement traumatisante à laquelle ces parents Témoins de Jéhovah ont été confrontés, leur force et leur souffrance, mais quelle que soit leur sincérité, il est difficile de ne pas établir une comparaison avec les sacrifices d’enfants condamnés dans la Bible.

Car les enfants de Juda … ont bâti des hauts lieux à Topheth dans la vallée de Ben-Hinnom, Pour brûler au feu leurs fils et leurs filles: Ce que je n’avais point ordonné, Ce qui ne m’était point venu à la pensée.

Jérémie 7:30-31

Ils ont bâti des hauts lieux à Baal, Pour brûler leurs enfants au feu en holocaustes à Baal: Ce que je n’avais ni ordonné ni prescrit, Ce qui ne m’était point venu à la pensée.

Jérémie 19:5

Tout aussi tragiques sont les expériences de parents qui perdent non seulement un enfant, mais toute leur famille pour une question de sang. La fille de Lawrence Hughes, Bethany, est morte après avoir refusé une transfusion sanguine. Au cours de cette épreuve, Lawrence s’est rendu compte que la position de la Watchtower sur le sang n’était pas chrétienne, mais il était déjà trop tard pour sauver sa fille. Après avoir décidé qu’il ne pouvait plus être d’accord avec les enseignements de la Watchtower, sa femme et ses autres enfants ont cessé tout contact avec lui.

J’ai reçu une expérience similaire par courrier électronique.

J’ai une tante qui vit dans le Queensland. Elle était témoin de Jéhovah jusqu’à ce que sa fille aînée soit victime d’un accident de la route. Elle est morte d’une perte de sang massive. Ils ne lui ont pas fait de transfusion. Cela a brisé son mariage, elle a fini par quitter l’organisation et a perdu ses deux autres filles à cause de l’exclusion.

Voir aussi Mon enfant est mort (en anglais).

En tant que parent, je ne connais pas de plus grande tragédie personnelle. Il est triste de constater que la plupart des Témoins de Jéhovah ne s’intéressent à cette question que lorsqu’il est trop tard.

Cette mort inutile d’enfants est encore plus tragique lorsqu’on découvre la position hypocrite des dirigeants de la Watchtower. Lorsqu’ils discutent de leur position dans des forums publics, les dirigeants de la Watchtower admettent que, dans des situations de vie ou de mort, ils ne devraient pas s’opposer à ce que des enfants soient sauvés par une transfusion sanguine. La Watchtower a concédé au parlement australien qu’elle acceptait « la loi » de retirer les enfants Témoins de Jéhovah à leurs parents dans de telles situations.

Sénateur SCHACHT – Je vois. Je voudrais maintenant aborder le cas bien documenté de votre point de vue sur les enfants et la plainte selon laquelle nous avons des lois en Australie dans tous les États qui donnent aux médecins le droit de passer outre les parents.
M. Toole – Nous ne disons pas dans notre recommandation que la loi ne devrait pas exister. Ce que nous avons dit, c’est qu’il pourrait bien y avoir des circonstances où cela deviendrait une question de vie ou de mort. Nous avons dit que, dans ces circonstances, c’est ainsi que la loi devrait être formulée. Dans sa forme actuelle, la loi n’est pas formulée de cette manière et elle permet une invasion de la famille et un dépassement des principes de cette famille dans des circonstances qui ne l’exigent pas du tout ».

COMMONWEALTH OF AUSTRALIA, Official Committee Hansard, JOINT COMMITTEE ON FOREIGN AFFAIRS, DEFENCE AND TRADE, Reference : Australia’s efforts to promote and protect freedom of religion and belief FRIDAY, 15 OCTOBER 1999 publié sur le site aph.gov.au en date du 27 mai 2006) Copie PDF (en anglais)

De même, en 1999, un représentant de la Watchtower a déclaré : « On ne demande pas aux parents de consentir à l’utilisation du sang, mais on les encourage à reconnaître la situation en droit ». (Malyon, Transfusion-free treatment of Jehovah’s Witnesses : respecting the autonomous patient’s rights, Journal of Medical Ethics, 1998 ; 24:302-307).

Point de vue de la fraternité médicale

En général, les médecins sont encouragés à suivre les souhaits de leurs patients, et beaucoup d’entre eux respecteront la position qu’un témoin de Jéhovah prendra pour défendre ses convictions. Les médecins agissent dans le meilleur intérêt de leurs patients et reconnaissent que le sang comporte des risques ; ils l’éviteront dans la mesure du possible.

Alternatives à la transfusion sanguine
Parce que les transfusions sanguines comportent des risques et que les réserves de sang sont limitées, les médecins essaient d’éviter les transfusions dans la mesure du possible. Dans certains cas, il existe des alternatives aux transfusions de produits sanguins. Expanseurs de volume : Lorsqu’un patient a perdu beaucoup de liquides corporels mais n’a pas besoin de globules rouges ou d’autres composants sanguins spécifiques, des expanseurs de volume peuvent être administrés pour prévenir ou traiter le choc causé par la perte de liquide. Les expanseurs de volume les plus courants sont le sérum physiologique (eau salée) et la solution lactée de Ringer (sérum physiologique additionné de produits chimiques). Les autres expanseurs de volume comprennent l’albumine, l’hydroxyéthylamidon (HES), les dextrans et les fractions protéiques purifiées (PPF).

Voir sur cancer.org (au 28 février 2006)

Cependant, le sang est parfois considéré comme essentiel à la survie et même si un témoin peut remettre en question l’éthique de la confrérie médicale*, il ne doit pas ignorer qu’un médecin est financièrement incité à agir de manière à donner aux patients les meilleures chances de survie. L’augmentation des coûts d’assurance en cas de litige garantit que les médecins donnent du sang parce qu’ils pensent que cela augmente les chances de survie d’une personne. Le fait de penser le contraire est basé sur des informations erronées présentées dans les publications de la Watchtower (comme démontré dans « Jehovah’s Witnesses, Blood Transfusions, and the Tort of Misrepresentation » par Kerry Louderback-Wood – en anglais ou traduction automatique en français).

* le sang constitue un marché colossal. « Et alors ? diront certains. En quoi est-ce gênant? ».

Réfléchissez : Pourquoi beaucoup de gens sont-ils mal à l’aise face au grand commerce en général ? N’est-ce pas à cause de la cupidité qui le caractérise ? Cupidité qui transparaît, par exemple, dans l’instance avec laquelle on pousse le consommateur à acheter des choses dont il n’a pas réellement besoin ; ou, plus grave, dans l’entêtement à vouloir vendre à tout prix certains produits connus pour être dangereux, ou encore dans le refus d’investir pour rendre ces produits sûrs.

Si une telle cupidité est présente dans le commerce du sang, alors des millions de personnes dans le monde courent un très grave danger.

Réveillez-vous du 22 octobre 1990 – Page 7

En 2010, il n’existe pas d’alternative aux globules rouges, qui restent le seul moyen connu pour le corps de transporter l’oxygène avec succès. Avec les progrès de la recherche médicale, les transfusions sanguines complètes sont devenues moins nécessaires à la survie, mais il existe encore des situations où une transfusion sanguine est la seule option.

rsc.org (6 juin 2010) a déclaré que « les substituts du sang humain sont en cours d’élaboration depuis les années 1980. Mais, pour des raisons à la fois scientifiques et politiques, aucun n’est actuellement commercialisé en Europe ou aux États-Unis. … L’étude, dirigée par Charles Natanson, chercheur principal à l’Institut national américain de la santé, a révélé que le risque d’infarctus était multiplié par trois chez les patients ayant reçu les substituts, par rapport au groupe de contrôle ayant reçu du sang de donneurs. » Cliquez pour obtenir un PDF de l’article complet. Voir la traduction automatique en français. Si les transfusions de sang total étaient tout simplement inutiles, il n’y aurait pas autant d’efforts déployés pour trouver un substitut.

Il est possible que les conséquences du refus des transfusions sanguines n’aient pas été aussi périlleuses que de nombreux cliniciens l’avaient prévu. L’expérience de la prise en charge des patients Témoins de Jéhovah a remis en question les idées reçues concernant la thérapie transfusionnelle.

anesthesia.utoronto.ca (1/11/2005)

Cependant, l’article montre clairement que la position du témoin peut parfois entraîner des pertes de vie, un coût financier élevé et qu’elle est illogique. L’article indique que le refus des transfusions sanguines « peut entraîner un dilemme difficile pour les médecins parce qu’une intervention médicale de routine, sûre et susceptible de sauver des vies est inacceptable pour le patient ». (anesthesia.utoronto.ca/)

Un médecin parle d’une patiente Témoin de Jéhovah qui a mis au point un plan intéressant pour protéger sa vie au cas où elle aurait besoin d’une transfusion sanguine.

« Je veux », dit-elle. « Je veux que mon cousin soit mon représentant ». Son cousin n’était pas témoin de Jéhovah. Au cas où la patiente perdrait conscience, elle voulait que son cousin fasse ses choix. Elle a été très précise : son cousin n’était pas son mandataire en matière de soins de santé. Une procuration de soins de santé, un arrangement juridique plus courant, désigne un représentant qui doit prendre les décisions que la patiente prendrait elle-même si elle était en mesure de le faire. Non, elle a délégué son cousin pour qu’il prenne les décisions qu’il souhaitait prendre au moment où elle était incapable de s’exprimer, plutôt que les siennes. Il a semblé à son équipe qu’elle choisissait très clairement quelqu’un qui n’était pas témoin de Jéhovah, quelqu’un qui ne ferait pas le choix d’un témoin de Jéhovah. Quelqu’un qui nous permettrait de lui sauver la vie ». (slate.com)

De nombreux médecins comprennent que les règles de la Watchtower concernant les procédures liées au sang sont incohérentes ;

De nombreux médecins sont surpris par la complexité de la distinction entre les traitements acceptables et inacceptables pour les patients JW. Muramoto note : [Muramoto O. Recent developments in medical care of Jehovah’s Witnesses. West J Med 1999] « Pour les médecins qui traitent les Témoins de Jéhovah, l’un des aspects les plus déconcertants est qu’ils acceptent en fait de nombreux traitements à base de sang malgré leur croyance en l’abstinence absolue de sang. Puisque cette loi biblique est censée être absolue, on ne comprend pas pourquoi la WTS n’enseigne pas à ses membres de refuser purement et simplement toute utilisation médicale du sang.

Le traitement d’un patient par une chirurgie sans perte de sang peut également entraîner des coûts de traitement beaucoup plus élevés :

Il est important de se rappeler que des résultats cliniques aussi spectaculaires peuvent parfois avoir un coût financier très élevé. Prenons par exemple le cas d’un témoin de Jéhovah de 67 ans qui a survécu à une intervention chirurgicale d’urgence pour un anévrisme de l’aorte abdominale qui fuitait, malgré une concentration d’hémoglobine postopératoire de seulement 30 g/l [31]. Pendant ses 14 semaines de soins intensifs à l’hôpital, il a reçu une alimentation parentérale totale, du fer par voie intraveineuse, de l’acide folinique et de l’époétine alfa sous-cutanée pour favoriser la production d’hémoglobine. Une telle dépense extravagante de ressources pour éviter une transfusion sanguine a incité un médecin travaillant en Afrique à faire les commentaires suivants : « Un tel séjour doit facilement coûter une somme à six chiffres. Ici, en Ouganda, pour 250 000 euros, nous pouvons traiter 25 000 patients ambulatoires et 7 000 patients hospitalisés, effectuer plus de 1 000 accouchements et 1 500 opérations. Nous gérons un programme de santé communautaire pour 500 000 personnes. Les coûts engendrés par ce seul patient pourraient faire fonctionner notre unité pendant une année entière. Le temps viendra-t-il où un groupe religieux se verra facturer les coûts de maintien en vie de ses membres ?

anesthesia.utoronto.ca

En outre, le manuel de formation signale que les Témoins de Jéhovah sont prêts à utiliser des composants sanguins sans être disposés à donner leur sang. L’article se termine par l’affirmation que, puisque la Watchtower a levé son interdiction des vaccinations et des greffes d’organes, on peut espérer que la position contre les transfusions sanguines sera également renversée avec le temps.

Conclusion

Comment le sang peut-il vous sauver la vie ? page 7 indique : « vous vous devez de vous informer, afin de pouvoir opérer un choix en connaissance de cause. »

La majorité des Témoins de Jéhovah ne connaissent qu’un aspect de la question, et peu des principes exposés dans cet article. Les informations fournies par la Watchtower sont partiales et trompeuses. Les exagérations abondent, comme l’affirmation suivante :

toute personne qui examine objectivement les faits est obligée de reconnaître que les transfusions comportent de grands risques.

Comment le sang peut-il vous sauver la vie ? – Vous avez le droit de choisir

Il n’y a pas de « grand risque » avec une transfusion sanguine, et généralement un médecin administrera une transfusion parce que le risque est perçu comme étant plus faible que le risque de ne pas en avoir.

J’ai dû faire le choix difficile de mourir ou de prendre du sang l’automne dernier et j’ai choisi le sang. Le comité de liaison hospitalier n’aurait pas pu proposer une solution viable. Il a fallu 16 transfusions d’urgence pour me sauver. Apparemment, lorsque j’ai parlé aux anciens, il s’agissait de savoir si j’étais faible ou méchant, et parce que j’en avais plus d’une, c’était considéré comme de la méchanceté. Je ne sais pas s’ils ont annoncé à la Salle du Royaume que je n’étais « plus un Témoin de Jéhovah »… [mais] même mon très cher et très aimé ami le plus proche ne m’a plus jamais adressé la parole. Cela m’a brisé le cœur.

La Bible met l’accent sur le respect de la vie. Dans Matthieu 12:11, Jésus a montré qu’il était plus important de sauver la vie d’un animal que de suivre la loi mosaïque. Combien plus important de sauver la vie d’un être humain que de suivre la loi sur les transfusions sanguines, législation que l’organisation Watchtower n’a établie qu’en 1945.

Les érudits chrétiens comprennent que la loi mosaïque a été supprimée à la mort de Jésus et qu’Actes 15 ne devait s’appliquer qu’aux congrégations composées de judaïsants et de païens. Russell et les premiers Témoins de Jéhovah l’ont reconnu pendant près de la moitié de l’histoire de la Société Watchtower. Les Témoins de Jéhovah utilisent actuellement Actes 15 à mauvais escient pour affirmer que les chrétiens d’aujourd’hui ne doivent pas avoir de sang et reviennent ensuite à tort à la loi mosaïque pour formuler les détails stricts de leur doctrine sur le sang.

En raison de la diversité des normes appliquées par la Société Watchtower au fil des ans en ce qui concerne le sang, les vaccinations, les greffes et d’autres procédures médicales, une personne est en droit de poser la question suivante :

Jéhovah dirige-t-il la Société Watchtower dans la mise en place de directives médicales ?

Peut-on dire que le Saint-Esprit de Dieu a orienté la Société Watchtower vers cette position controversée sur les transfusions sanguines ? Un examen de l’histoire de cette doctrine montre que ce n’est pas le cas. Si le Saint-Esprit de Dieu était effectivement à l’origine de la compréhension de l’application correcte de cette question, il n’y aurait pas de changements et d’incohérences constants.

On peut se demander pourquoi Dieu a attendu 60 ans pour révéler une doctrine aussi cruciale, un facteur de différenciation utilisé pour distinguer les Témoins de Jéhovah du reste du monde. Le temps nécessaire pour introduire cette question indique que cela n’a rien à voir avec le Saint-Esprit. La norme actuelle sur le sang, édulcorée, contredit maintenant la position de 1961, ainsi que la raison invoquée par la Watchtower quant à s’abstenir de consommer du sang.

Une injustice flagrante a été commise à l’égard des membres et il est regrettable que les Témoins de Jéhovah soient prêts à mourir pour cette doctrine de la Watchtower sans en connaître l’histoire. La plupart des Témoins, même les anciens des Comités de Liaisons Hospitaliers, ne savent pas qu’à l’origine, le sang pouvait être consommé. Ils ne sont pas non plus conscients du nombre de modifications apportées à la doctrine, ni du fait que 100 % du sang peut aujourd’hui être utilisé sous forme de fractions. Ils sont encore moins nombreux à connaître la raison scripturale pour laquelle la plupart des religions chrétiennes estiment que la loi sur le sang ne s’applique pas à notre époque.

La Société Watchtower s’est dégagée de toute responsabilité juridique en apportant des changements récents qui font que de nombreuses décisions relatives au sang relèvent de la responsabilité de la conscience des adeptes. Lorsque j’ai discuté avec des Témoins actifs du manque de logique qui sous-tend la position actuelle sur le sang, la plupart d’entre eux ont semblé indifférents et tout à fait satisfaits d’être séparés du « monde » sur cette question.

Il est probable qu’avec le temps, une alternative non sanguine sera mise au point, capable de remplacer les capacités de transport d’oxygène du sang. Par ailleurs, des pressions juridiques pourraient contraindre la Watchtower à revenir à sa position initiale et à autoriser à nouveau les transfusions sanguines. Dans tous les cas, les transfusions sanguines ne seront plus qu’un lointain fléau dans l’histoire de la Watchtower. Entre-temps, les Témoins de Jéhovah continueront à mourir en acceptant la doctrine sanguine actuelle de la Watchtower comme étant la volonté de Dieu, et consommeront chaque année des millions de dollars de l’argent des contribuables en exigeant des solutions coûteuses autres que le sang et en se battant contre les autorités médicales devant les tribunaux.

La doctrine du sang ne poserait pas de problème si elle s’appliquait uniquement à la consommation de sang. Cependant, l’extension de cette doctrine à l’application des transfusions sanguines au risque de mort a suscité, à juste titre, de vives critiques. Des vies ont été perdues à la suite de lois sur le sang, la vaccination et les transplantations d’organes qui ont été remplacées par la suite. D’autres personnes sont toujours exclues pour avoir transfusé des composants sanguins qui sont aujourd’hui considérés comme acceptables. L’effet de l’exclusion des membres « non fidèles » est dramatique sur la vie des gens. Les décès qui ont entraîné des membres fidèles constituent le sacrifice ultime pour une organisation. À cet égard, la Société Watchtower est coupable de sang. Il est ironique que la loi de Dieu sur le sang soit de montrer du respect pour la vie, alors que les normes en constante évolution de la Watchtower entraînent des morts inutiles.

Une citation tirée de Small Gods de Terry Pratchet conclut parfaitement cette discussion sur le sang.

Je pense qu’il faut faire les choses parce qu’elles sont justes. Pas parce que les dieux le disent. Ils pourraient dire quelque chose de différent une autre fois.

Le changement est une constante dans les enseignements de la Watchtower. Lorsqu’une transfusion sanguine est nécessaire pour sauver une vie, la « bonne » chose à faire est d’autoriser la transfusion.

Annexes jwinfo.ch

Directives dans le livre Prenez soin du troupeau de Dieu

Le livre des Témoins de Jéhovah Prenez soin du troupeau de Dieu (à voir sur files.accessjw.org), page 170, chapitre 18, paragraphe 3 donne les directives suivantes à appliquer si un membre accepte une transfusion :

Si une personne accepte volontairement une transfusion sanguine, peut-être parce qu’elle subit une pression extrême, un comité (qui ne sera pas un comité de discipline religieuse) recueillera les faits et déterminera son état d’esprit. Si elle se repent, il lui apportera une aide spirituelle dans l’esprit de Galates 6:1 et de Jude 22, 23.

En raison de sa faiblesse spirituelle, elle ne remplira plus pendant quelque temps les conditions requises pour recevoir des attributions spéciales.

Dans certains cas, on devra peut-être aussi restreindre ses activités dans l’assemblée, par exemple en ne lui permettant plus de donner des commentaires lors des réunions de l’assemblée ou de présenter des devoirs d’élèves lors des réunions de semaine. En fonction de la situation, le comité devra peut-être prendre aussi des dispositions pour que cette annonce soit faite à l’assemblée locale lors d’une réunion de semaine : « Les anciens se sont occupés d’une situation concernant frère (sœur) [Nom de la personne]. Vous serez heureux de savoir que des bergers spirituels s’efforcent de lui apporter leur aide. »


Par contre, si les anciens qui composent le comité arrivent à la conclusion que la personne en cause ne se repent pas, ils annonceront son retrait volontaire.

Prenez soin du troupeau. Édition d’avril 2021.

S’agit-il donc d’un choix intime et personnel que d’accepter une transfusion de sang lorsque la sentence est l’humiliation publique, la perte de privilèges et même une excommunication avec à la clé une coupure totale des relations familiales et fraternelles ?

Le Comité de Liaison Hospitalier

L’organisation des Témoins de Jéhovah forme des membres et constitue des Comités de Liaisons Hospitaliers (CLH) afin de s’assurer que leurs compagnons de foi respectent la « volonté » de Dieu concernant les transfusions sanguines en les accompagnant dans les hôpitaux. Dans la vidéo ci-dessous sous-titrée en français, Lloyd Evans explique tous les tenants et aboutissants concernant les transfusions sanguines pour un Témoin de Jéhovah. Il adresse cette vidéo d’abord aux professionnels de la santé.

Voici quelques points importants de la vidéo:

  1. Peut-on parler de choix personnel du patient si celui-ci doit: 1. Suivre les directives de l’organisation en ayant en permanence une carte sur lui de « refus de sang » fournie par celle-ci. 2. Indiquer les directives de l’organisation à l’hôpital à l’avance 3. Se faire accompagner par un comité qui s’assurera du suivi de ces dispositions. 4. Être excommunié et ostracisé s’il accepte une transfusion
  2. le comité se garde bien de dire aux professionnels de la santé qu’un Témoin de Jéhovah qui accepte une transfusion de sang est passible d’une excommunication, d’ostracisme et donc de perdre tout lien y compris avec sa propre famille pour avoir « désobéi » à Dieu. L’organisation donne en effet des directives claires dans le livre à destination des « anciens » de chaque congrégation Prenez soin du troupeau de Dieu (à voir sur files.accessjw.org) Parmi celles-ci, il y a entre autres l’annonce publique que la personne n’est plus Témoin de Jéhovah pour avoir accepté une transfusion de sang.
  3. Lloyd Evans mentionne le cas Eloïse Dupuis, femme enceinte Témoin de Jéhovah qui est décédée en fin de grossesse suite à des complications et pour avoir refusé une transfusion.
  4. La vidéo propagande de l’organisation qui présente fièrement un enfant martyr, décédé pour avoir refusé une transfusion sanguine y est aussi présentée

Les martyrs de l’organisation

Les Témoins de Jéhovah présentent fièrement de jeunes enfants qui sont morts en suivant les directives de la Watchtower concernant le refus des transfusions de sang. Ainsi, dans l’édition d’étude de la tour de garde d‘avril 2021 (programme d’étude des Témoins de Jéhovah), il est écrit à la page 13, paragraphe 16:

Joshua Walker

Quelle leçon pouvons-​nous tirer de l’exemple de Joshua ? Quelle leçon pouvons-​nous tirer des paroles de Jésus ? Comme Jésus, soyons prêts à remettre notre vie entre les mains de Jéhovah. Pour cela, ‘faisons-​lui confiance de tout notre cœur’ (Prov. 3:5). Joshua, un jeune Témoin de 15 ans, était atteint d’une maladie incurable. Il a refusé les traitements médicaux qui étaient contraires à la loi de Dieu sur le sang. Peu avant de mourir, il a dit à sa mère : « Maman, je suis entre les mains de Jéhovah. […] Je peux te l’assurer, maman, je sais que Jéhovah me ressuscitera, parce qu’il a lu dans mon cœur et qu’il sait que je l’aime vraiment *. » Nous devrions tous nous demander : « Si un jour je risquais de mourir en raison de ma foi, est-​ce que je remettrais ma vie entre les mains de Jéhovah, persuadé qu’il se souviendra de moi ? »

jw.org

Jerod Septer

Je vous invite aussi à regarder sur le site des Témoins de Jéhovah la vidéo de Jerod Septer. Il s’agit d’un jeune enfant de parents Témoins de Jéhovah qui a été diagnostiqué à 11 ans avec un cancer de type lymphome. Ni ses parents ni lui n’ont voulu d’un traitement impliquant des transfusions. Il est mort quelque temps plus tard des suites de cette maladie.

Vous pouvez positionner la vidéo à la 17ème minute:

Lien JW

En 1955 – La petite Renate Grosse

En 1955, quelques années après l’introduction de la loi concernant le sang, les premiers martyrs enfants de cette doctrine commençaient à être présentés par l’organisation. Ainsi, la petite Renate Grosse, atteinte d’une leucémie, est décédée à cause du refus d’une transfusion de sang.

Renate mourut. La lettre qu’elle avait écrite la nuit où le médecin de garde avait essayé de la contraindre, fut lue à haute voix lors de son enterrement : « A tous mes amis et connaissances. Mes chers, Je vous prie instamment de ne pas créer le moindre ennui à maman pour avoir refusé la transfusion sanguine que le médecin devait me faire. Je désire ardemment être fidèle et obéissante à la Parole de Dieu plutôt que de transgresser sa loi et de vivre artificiellement en subissant une transfusion sanguine tous les six mois. Les paroles suivantes sont vraies : Quiconque aime sa vie la perdra, mais quiconque perd sa vie à cause de sa fidélité envers moi la recevra de nouveau.

La Tour de Garde du 15 février 1955 – pages 60 et 61

Expérience personnelle à la clinique privée Cecil à Lausanne

À seulement quelques semaines de la date prévue de l’accouchement de notre enfant, il y eut un rebondissement et toute une polémique autour de notre position de ne pas accepter la transfusion en cas de danger. Nous avions choisi cette clinique, en pensant que notre point de vue sur le sang serait respecté. Le chef des anesthésistes de l’époque, a dans un premier temps refusé de prendre en charge ma femme pour l’accouchement. Cela a été particulièrement stressant, car nous nous sommes retrouvés sans solution, si près de la date butoir. Puis, finalement, la situation s’est résolue grâce à l’intervention du Gynécologue de ma femme. Avec le recul, je regrette profondément cette prise de risque inutile. J’étais endoctriné et mal informé sur ma religion d’enfance, ne regardant à l’époque que ce que celle-ci me présentait la concernant.

Des globules blancs dans le lait de la vache

Des globules blancs de lait de la vache - une preuve d'aberration du refus des transfusions par les Témoins de Jéhovah

Il y a un fait intéressant concernant le lait de vache que nous buvons. Il contient en effet des globules blancs. Ceux-ci sont les gardiens du pis de la vache pour la protéger des infections. Pourtant, les globules blancs, sont interdits par les Témoins de Jéhovah étant donné qu’ils sont considérés comme des fractions « majeures » du sang. Malgré tout, il n’y a pas de directives particulières interdisant de consommer le lait. Cela montre à quel point cette doctrine est aberrante. Vous pouvez trouver des explications ici : idele.fr

Point de vue de spécialistes en Suisse

Je vous invite à lire cet article de revmed.ch pour connaître le point de vue de spécialistes en Suisse sur la problématique et enjeux de la prise en charge de patients Témoins de Jéhovah. De plus, celui-ci mentionne le site http://www.ajwrb.org qui référence des expériences intéressantes sur le sujet (en anglais).

Entretien avec un ancien béthélite de la branche US

Je vous invite à voir cette vidéo de Lloyd Evans en anglais. Dans celle-ci, un ancien béthélite de la branche US explique son expérience entre autres concernant les cas de transfusions de sang. Il parle notamment de la souffrance des familles et du fardeau de ces décisions. Il donne aussi le nombre approximatif de morts annuel aux Etats-Unis à cause de cette doctrine.

Continuer la lecture avec les différentes directives dans le domaine de la médecine :

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